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Prévalence des risques psychosociaux au travail et santé mentale parmi les immigrés et descendants d’immigrés : résultats de l’enquête nationale Conditions de Travail-Risques psychosociaux 2016.
Article
Est Publié dans : Bulletin épidémiologique hebdomadaire, vol. n°7, 12 avril 2022, pp.141-149, ill., bibliogr.
Cette étude se penche sur les risques psychosociaux parmi les immigrés et les descendants d’immigrés et leur association avec la santé mentale. Elle a pour objectif de décrire la prévalence de deux indicateurs qui recouvrent les dimensions d’exigence psychologique, de latitude décisionnelle et d’isolement au travail : le job strain (tension au travail : faible latitude/forte demande) et l’iso-strain (combinaison d’une situation de job strain et d’un faible soutien social) selon le statut migratoire et modéliser la probabilité d’être exposé. Elle a également pour but de vérifier que les associations entre le job strain, l’iso-strain et l’anxiété sont similaires pour tous les groupes (immigrés, descendants d’immigrés). Cette étude a été menée selon une méthodologie précise : l’enquête nationale transversale Conditions de Travail-Risques Psychosociaux 2016 (N=24 640). L’anxiété a été mesurée par le score GAD-Mini, outil diagnostique pour repérer le trouble anxieux généralisé. Les prévalences du job strain et de l’iso-strain ont été décrites selon le statut migratoire et le sexe. Des régressions de Poisson ont été utilisées pour modéliser la probabilité d’être exposé au job strain et à l’iso-strain. La prévalence de l’anxiété a été ensuite décrite selon le statut migratoire et le sexe. Dans chaque groupe de population, la probabilité de l’anxiété a été modélisée en fonction des caractéristiques sociodémographiques, des antécédents de santé mentale et de l’expérience du job strain ou de l’iso-strain. Les prévalences de risques psychosociaux varient fortement selon le statut migratoire, avec des immigrés plus exposés que la population majoritaire (ni immigrée, ni descendante d’immigrés). Cette étude montre que les immigrés et descendants d’immigrés sont particulièrement exposés au job strain et à l’iso-strain, ce qui pourrait contribuer à détériorer leur santé mentale.
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