Exposition aux bioaérosols dans les centres de traitement des eaux usées. Application d’approches moléculaires et risque viral.


Etude et rapport | R-1061

DUCHAINE C. | VEILLETTE M. | DION DUPONT V. | MBARECHE H. | ET COLL.

Edition : Montréal (Canada), Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), 2019, 53 p., ill., bibliogr.


Cette recherche vise à combler certaines lacunes dans les connaissances relatives aux risques professionnels associés au travail dans les centres de traitement des eaux usées (CTEU), tout en mettant à profit une expertise unique dans l’analyse des bioaérosols (bactériens et viraux) et en appliquant des technologies modernes de biologie moléculaire. Grâce à ces technologies, il devient possible de mieux décrire l’exposition des travailleurs de ce secteur d’activité à certains virus pathogènes respiratoires ou gastro-intestinaux. Ce projet de recherche a permis de décrire la diversité des bioaérosols et de documenter des corrélations inattendues entre les bactéries cultivables et les endotoxines, suggérant un abaissement d’exposition aux bactéries cultivables. La biologie moléculaire a permis de mesurer de façon efficace les bactéries totales dans les bioaérosols et cette mesure est suggéré comme marqueur d’exposition potentiel. La présence de nombreux virus a aussi été démontrée par biologie moléculaire, mais leur degré d’infectivité n’a pas été établi. Seul l’adénovirus montre une corrélation avec les bactéries totales estimées et les endotoxines. La mesure de ce virus pourrait servir de biomarqueur d’exposition. Des échantillonnages individuels ont validé les niveaux d’exposition aux bioaérosols. Enfin, des questionnaires longitudinaux autoadministrés proposent que les travailleurs des CTEU sont plus fréquemment victimes de symptômes gastroentériques, qu’ils s’absentent plus fréquemment du travail pour cette raison et qu’ils sont plus sujets à ressentir des symptômes relatifs au contact avec de l’air de moins bonne qualité. Cette étude d’envergure a permis une caractérisation exhaustive de l’exposition aux bioaérosols infectieux, non infectieux et sensibilisants, ce qui contribuera éventuellement à une meilleure évaluation du risque et à l’implantation de mesures visant à mieux contrôler l’exposition. Aussi, l’étude pilote effectuée auprès d’un sous-groupe de travailleurs de ce milieu a permis d’approfondir l’incidence de symptômes respiratoires et gastroentériques au sein de cette population.

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