0 avis
Harcèlement moral au travail et pro/antisocialité du salarié victime : quels effets sur les jugements, les émotions et les intentions d’aide des témoins ?
Article
Publié dans : Psychologie du travail et des organisations, vol. 18, n° 3, septembre 2012, pp. 251-276, ill., bibliogr.
Le harcèlement moral au travail se caractérise par des agissements négatifs, répétitifs et fréquents envers une personne, portant atteinte à sa santé physique et psychique. Partant des recherches antérieures, les auteurs postulent que les agissements de harcèlement, les comportements du salarié harcelé et la survictimisation influenceraient les jugements et les émotions des témoins. La recherche a été réalisée dans le cadre du « paradigme des juges » auprès de 72 salariés. Les analyses de variance montrent que la gravité des agissements diminue le sentiment d’équité, augmente l’attribution de responsabilité au harceleur, diminue l’attribution de responsabilité à la victime et augmente l’aide à la victime. Les situations de harcèlement interagissent toujours avec les comportements pro- ou antisociaux de la victime. Les émotions des « juges » sont majoritairement positives à l’égard de la victime et négatives à l’égard du harceleur, sauf lorsque le harcelé a manifesté un comportement antisocial. La gravité des agissements augmente la sympathie, la peur et la tristesse vis-à-vis des victimes, la colère et le dégoût vis-à-vis du harceleur.