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Rhinite et asthme professionnels par sensibilisation aux allergènes de porc (albumine, gammaglobulines et protéine de 26 kDa).
Article
Publié dans : Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique, vol. 46, n° 1, janvier 2006, pp. 31-35, ill., bibliogr.
Une ouvrière de 39 ans chargée de la fabrication des saucisses dans une charcuterie industrielle a décrit de l'urticaire puis une rhinite et un asthme après sept ans d'exposition avec des boyaux de porc ou leur liquide de réhydratation (LR). L'ingestion de viande de porc est à l'origine d'une crise d'asthme. Cette patiente atopique (sensibilisation aux allergènes de chat et de chien et possédant un chat au domicile) a des prick-tests positifs pour l'albumine de porc, les gammaglobulines de porc et de chat, le LR des boyaux de porc. Les IgE (immunoglobulines E) spécifiques sont positives pour les albumines (chat, porc, bœuf) ; la viande de porc, bœuf, mouton ; les boyaux de porc et le LR. Le diagnostic d'asthme est confirmé par un test de provocation bronchique spécifique positif avec le LR (chute de 23 % du volume expiré par seconde en immédiat). L'immunoblot du LR et l'inhibition du blot mettent en évidence des IgE sériques dirigées vis-à-vis de l'albumine et des gammaglobulines de porc. Une protéine de 26 kDa est également mise en évidence par immunoblot. Une sensibilisation croisée entre l'albumine de porc et de chat et les gammaglobulines de porc et de chat est confirmée par inhibition du RAST (Radio Allergo Sorbent test, soit dosage des IgE spécifiques d'un pneumallergène à l'aide d'un marqueur radioactif). Il s'agit d'un cas d'allergie professionnelle cutanée et respiratoire où l'albumine et la gammaglobuline de porc se comportent comme des aéroallergènes. Une protéine allergisante de 26 kDa jamais décrite dans la littérature a été mise en évidence. Dans ce syndrome porc–chat, l'exposition aux allergènes de chat et l'exposition professionnelle et alimentaire à l'albumine de porc doivent être proscrite.