0 avis
Surveillance biologique de l’exposition aux métaux et HAP en métallurgie et recommandations de prévention.
Article
Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.83 n°2, avril 2022, pp.88-99, ill., bibliogr.
Les salariés de métallurgie sont exposés aux poussières métalliques et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAPs), lesquels peuvent être à l’origine de pathologies aiguës et chroniques. L’objectif de ce travail était de caractériser les expositions professionnelles aux métaux et HAPs dans différentes usines métallurgiques françaises et d’élaborer des recommandations de surveillance. Une surveillance biologique des expositions a été réalisée chez 651 sujets de 5 usines métallurgiques entre 2012 et 2020. Les métaux (Cadmium (Cd), Chrome (Cr), Cobalt (Co), Manganèse (Mn), Molybdène (Mo), Nickel (Ni), Titane (Ti), Arsenic inorganique (Asi)) et les métabolites urinaires des HAP (1-hydroxypyrène, 3-hydroxybenzo(a)pyrène) ont été mesurés. Les informations concernant les procédés, les activités, les équipements de protection ont été codées pour constituer des groupes d’exposition homogène. Des modèles de régression linéaire multivariée ont été construits pour identifier les principaux déterminants de l’exposition. Au total, 1082 échantillons ont été recueillis chez des sujets de trois secteurs : élaboration/affinage, traitement mécanique et traitement thermique des alliages. Les concentrations urinaires de métabolites des HAP étaient du même ordre de grandeur qu’en population générale tandis que celles des métaux les dépassaient fréquemment. Les expositions les plus importantes concernaient trois métaux (Cr, Co et Cd) et étaient observées lors de l’élaboration/affinage, en particulier aux fours de grillage/calcination et aux fours électriques à laitier. Des valeurs élevées ont également été observées lors du soudage, meulage, ponçage. Les facteurs déterminants de l’imprégnation étaient le tabagisme (HAP et Cd), la composition des matières premières et certaines activités polluantes. Les expositions mesurées, bien que faibles, montrent une sur-imprégnation fréquente à divers métaux par rapport à la population générale.
Autres articles du numéro «Archives des maladies professionnelles et de l'environnement»