0 avis
Exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques des maçons fumistes intervenant en métallurgie.
Article
Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.84 n°4, août 2023,
Le but de cette étude était d’évaluer l’exposition professionnelle des maçons fumistes aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) lors d’interventions en métallurgie et d’estimer une valeur biologique d’interprétation (VBI) pour le 1-hydroxypyrène (1-OHP) à partir de la VBI du 3-hydroxybenzo[a]pyrène (3-OHBaP) proposée par l’INRS. Trois cent soixante-neuf maçons fumistes ayant bénéficié d’une surveillance biologique de leur exposition entre 2001 et 2019 ont été inclus dans l’étude. Les 699 concentrations urinaires de 1-OHP et 233 de 3-OHBaP de la base de données Exporisq-HAP ont été analysées ainsi que les données sur les activités professionnelles, le tabagisme et les équipements de protection individuelles (EPI). D’après les résultats de l’étude, soixante-dix-neuf pour cent des maçons fumistes intervenaient dans des usines de production du silicium et 21 % dans celles d’aluminium. L’exposition aux HAP était plus élevée chez les fumeurs que chez les non-fumeurs. Les concentrations les plus élevées étaient retrouvées avant 2015 pour les activités de brasquage dans l’aluminium, et pour le damage des soles dans le silicium. Les deux biomarqueurs étaient corrélés dans les deux secteurs mais les valeurs du 1-OHP correspondant à la VBI du 3-OHBaP étaient 3 fois plus élevées pour l’aluminium que pour le silicium. En conclusion, les niveaux sont globalement plus bas dans cette étude que ceux rapportés dans la littérature du fait de changements de produits et de procédés survenus ces 10 dernières années. Si les maçons fumistes ont pu être exposés jusque dans les années 2016 à des niveaux élevés d’HAP, les niveaux actuels sont inférieurs à la VBI du 3-OHBaP. Du fait de la variabilité de la composition des mélanges d’HAP en fonction des secteurs industriels mais aussi du port d’EPI différent, il n’est pas possible de déterminer une VBI unique pour le 1-OHP.
Autres articles du numéro «Archives des maladies professionnelles et de l'environnement»