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L'intolérance aux gants de latex chez le personnel soignant des Centres hospitaliers universitaires d'Abidjan.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 5, septembre 2003, pp. 329-333, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d'apprécier l'importance de l'intolérance aux gants de latex chez le personnel soignant des hôpitaux en Côte d'Ivoire. Les auteurs ont mené une étude transversale qui a eu pour cadre les trois Centres hospitaliers universitaires (CHU) de la ville d'Abidjan et qui a concerné 609 personnes appartenant au personnel soignant. Les données ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire dirigé, d'un examen dermatologique et de tests épicutanés chez les personnes se déclarant intolérantes. Des signes d'intolérance au latex ont été rapportés par 9,8 % des personnels de santé interrogés. Les manifestations cliniques étaient dans 80 % des cas une dermatose sous forme d'eczéma (39,5 %), de dermites d'irritation (33,3 %) et d'urticaires (27,1 %). Le dos des mains (37,5 %) constituait le siège électif des lésions. Les services de pédiatrie (16,2 %), de laboratoire/radiologie (12,5 %) et de chirurgie (7,4 %) présentaient le plus de cas, tandis que les ASH (15,8 %), les médecins (14 %) et les sages-femmes (9,7 %) constituaient les catégories professionnelles les plus concernées. Les tests épicutanés réalisés chez 66,7 % des travailleurs présentant une intolérance aux gants de latex ont permis d'estimer à 2 % l'allergie aux gants de latex dans la population d'étude. Environ un travailleur sur dix est intolérant aux gants de latex. Les effectifs les plus importants se retrouvent chez les ASH (agents de service hospitaliers), les médecins et les sages-femmes. Les services les plus touchés sont ceux de pédiatrie et de laboratoire/radiologie. L'allergie au latex paraît sous-évaluée. Les mesures de prévention et de substitution étant peu utilisées, une politique de prévention s'impose pour les personnels de santé intolérants aux gants de latex.