Exposition aux hydrocarbures aromatiques polycycliques. Dosage du 1-hydroxypyrène urinaire chez des fumeuses de poissons en zone urbaine et périurbaine dans la région d'Abidjan.


Article

YEBOUE-KOUAME B.Y. | BONNY J.S. | ASSI A. | WOGNIN S.B. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 4, juin 2003, pp. 265-270, ill., bibliogr.

Le but de cette étude était de mieux connaître les risques liés à l'activité de fumage de poisson afin de les prévenir. De juillet à octobre 2000, une étude prospective transversale a été menée chez 22 femmes fumeuses de poissons recrutées en zone périurbaine (exposées) et 19 femmes non-exposées issues du milieu urbain. La réalisation de cette enquête a nécessité le recueil des caractéristiques socioprofessionnelles et le dosage du 1-hydroxypyrène (1-OHP) urinaire selon la méthode décrite par Jongeneelen. Le travail se faisait en plein air et le mode d'apprentissage était surtout familial (64 %). L'ancienneté moyenne était de 10,50 ± 11,42 ans et la durée moyenne d'exposition en heures par année de 1 624 ± 1 060,74. L'activité qui exposait le plus aux HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) était le retournement du poisson : il se faisait à la main (55 %) ou entre deux grilles (45 %). Les équipements de protection étaient quasiment absents et les irritations oculaires étaient rapportées par toutes les femmes ; concernant le dosage du 1-OHP, on a trouvé des taux supérieurs au seuil de 2 µg/g de créatinine, fixé par Jongeneelen : 6 (27,7 %) chez les exposées et 2 (10,5 %) chez les non-exposées. En début de semaine, les taux moyens étaient de 4,510 ± 3,287 nmol/l chez les exposées et de 5,037 ± 6,569 nmol/l chez les non-exposées (p = 0,74). En fin de semaine, les taux moyens étaient de 6,601 ± 6,5 nmol/l chez les exposées et de 2,075 ± 2,073 chez les non-exposées (p = 0,006). Les taux retrouvés sont très faibles, ils peuvent servir de référence pour les populations étudiées. On n'a pas trouvé d'effet semaine, ni de variations liées à l'ancienneté et à la durée d'exposition en heures par année. Ces résultats devront être confirmés par des études à grande échelle, en tenant compte des facteurs de confusion retrouvés.

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