Evaluation du suivi post-exposition amiante de techniciens en télécommunications.


Article

RUIZ J.F. | GOUYET T. | CHARET COUCHOUD C. | NAYRAT C. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 80, n° 3, juin 2019, pp. 210-221, ill., bibliogr.

L'objectif de cette étude était d'évaluer les avantages de la surveillance post-exposition à l'amiante après application des directives de la Haute Autorité de santé (HAS). Ont été évalués le suivi et les résultats des scanners thoraciques (CTscan) réalisés dans ce cadre pour une entreprise de télécommunications, ainsi que les conséquences sur le nombre de déclarations en maladies professionnelles. Il s'agit d'une enquête rétrospective pour des salariés toujours en activité (ancienneté moyenne dans l'entreprise : 35 ans), menée sur l'étude des dossiers médicaux entre janvier 2012 et décembre 2017. Un questionnaire, rempli par le médecin ou l'infirmière, concernait tous les salariés pour lesquels une notion d'exposition à l'amiante avait été tracée (exposition faible, intermédiaire ou forte au sens de la conférence de consensus). Etaient notamment recherchées la réalisation de scanners thoraciques et l'orientation en consultation de pathologie professionnelle, ainsi que l'analyse des résultats. Deux mille questionnaires ont été complétés, on compte 749 résultats de scanners : 97 % pour des salariés ayant été exposés de façon intermédiaire et 3 % en exposition forte. Dans le cadre du suivi, il y a 50 % de scanners directement prescrits par le médecin du travail dont 18 % n'ont pas été réalisés, soit par refus du salarié, soit ultérieurement programmés. La moitié d'entre eux a été orientée directement en consultation de pathologie professionnelle dont 22 % sans retour de scanner (refus du salarié ou estimation d'exposition jugée trop faible par le spécialiste). Sur les 749 scanners réalisés : 33 % présentaient des résultats anormaux ; 4,2 % montraient des anomalies pleurales (en particulier 2,6 % d'épaissisement/plaques) ; 27 % montraient des anomalies parenchymateuses (essentiellement des nodules pour 16 %), 5,5 % d'emphysèmes et 0,4 % de carcinomes bronchopulmonaires) et 1,3 % montraient des images interstitielles. Une déclaration de maladie professionnelle a été faite pour 30 % des salariés ayant présenté une anomalie scanographique pouvant être supposée due à l'exposition (plaque, image interstitielle, carcinome). En conclusion, le suivi post-exposition tel que recommandé par la HAS est pertinent pour cette entreprise. Les résultats suggèrent qu'il existe une sous-déclaration en maladie professionnelle notamment pour les salariés fonctionnaires.

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