Dermatites de contact chez le personnel hospitalier.


Article

BRAHEM A. | GADDOUR A. | EL MAALEL O. | LAHMER W. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 79, n° 6, décembre 2018, pp. 737-744, ill., bibliogr.

L'objectif de cette étude était de dresser le profil d'un personnel hospitalier atteint d'une dermatite de contact, d'étudier les facteurs de risque susceptibles de provoquer ou d'aggraver ces dermatites et de relever les principaux allergènes en cause en milieu hospitalier, et d'envisager des mesures préventives susceptibles d'atténuer le risque de ces dermatoses. Il s'agit d'une étude épidémiologique descriptive rétrospective portant sur toutes les observations de dermatite de contact affectant le personnel de soins colligées à l'unité de dermato-allergologie professionnelle du CHU Farhat Hached de Sousse (Tunisie), sur une période de 20 ans allant du 1er janvier 1994 au 31 décembre 2014. L'étude a permis de colliger 140 cas de dermatites de contact (DC) chez le personnel hospitalier avec une prédominance féminine (sex-ratio de 0,27). Les résultats de l'étude montrent que le diagnostic de DC allergique a été retenu chez 67,9 % des cas. Les lésions de DC siègent essentiellement au niveau des mains avec une atteinte bilatérale dans 64,3 % des cas. Les patients étaient essentiellement des infirmiers dans 35,7 % des cas, suivis par les ouvriers dans 16,4 % des cas et les médecins dans 7,9 % des cas. Les tests épi-cutanés étaient pratiqués chez 98,57 % des patients suivis. Ils étaient positifs dans 68,57 % des cas. Les allergènes de la batterie standard européenne (BSE) les plus fréquemment rencontrés étaient le sulfate de nickel dans 39,2 % des cas, le bichromate de potassium dans 15 % des cas et le chlorure de cobalt dans 9,3 % des cas. A l'analyse multivariée, ces trois métaux étaient significativement associés. Il y avait également une relation statistiquement significative entre la sensibilisation au Thiuram mix et la positivité des tests aux gants. En conclusion, le personnel hospitalier souffre plus de dermatite de contact allergique. Cette pathologie est à l'origine d'un handicap considérable lié à sa nature récidivante et sa tendance à la chronicité, d'où l'intérêt primordial de la prévention, avec une collaboration étroite entre les médecins du travail et les dermatologues afin de lutter contre ce fléau chez le personnel hospitalier.

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