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Shift work, night work and sleep disorders among pastry cookers and shopkeepers in France : a cross-sectional survey.
(Travail posté, travail de nuit et troubles du sommeil chez des pâtissiers et des vendeurs en pâtisserie en France : étude transversale).
Article
Publié dans : BMJ Open, Royaume-Uni, vol. 8, n° 5, mai 2018, 12 p., ill., bibliogr. (En anglais)
La plupart des recherches sur le travail de nuit et posté se concentrent sur la santé des employés dans les grandes entreprises, en particulier dans les secteurs de la santé et des transports. Cependant, de nombreux travailleurs de nuit travaillent seuls ou dans de petites entreprises liées aux services ou à l'alimentation. Cette enquête porte sur les troubles et les habitudes de sommeil en ce qui concerne le travail de nuit dans la production et la vente de pâtisserie. Une enquête épidémiologique téléphonique transversale sur le travail de nuit et les habitudes de sommeil a été proposée à l'ensemble des employeurs et des salariés de la pâtisserie française par l'intermédiaire de leur assurance maladie. Les notes, quotidiennes et individuelles, prises sur le sommeil ont permis d'estimer la durée totale du sommeil (TST) les jours ouvrables et de renseigner sur les épisodes et la durée des siestes. Afin d'estimer la TST idéale, une question a été ajoutée relative à la quantité idéale de sommeil dont les sujets ont besoin pour être en bonne forme le matin. Le déficit de sommeil a été défini comme étant la différence entre la TST idéale et la TST les jours de travail, et un déficit de sommeil a été considéré lorsque la différence était supérieure à 60 minutes, et un déficit grave supérieur à 90 minutes. Enfin, les sujets dits gros dormeurs étaient ceux qui avaient une TST de plus de 7 heures et petits dormeurs ceux dont la TST était inférieure à 5 heures. L'insomnie, la somnolence et l'apnée du sommeil ont été définies selon les classifications internationales. 2 622 questionnaires complets ont été analysés, pour 1 313 hommes et 1 309 femmes, âgés de 22 à 50 ans. 1 397 travailleurs commençaient à travailler avant 7 h, alors que 1 225 commençaient plus tard. La TST sur 24 heures était de 6,7±1,4 heures, alors que la TST idéale était de 7,0±1,2 heures. Un manque de sommeil grave était signalé par 6 % des femmes contre 5 % des hommes, tandis qu'un manque de sommeil modéré l’était par 11,5 % des femmes contre 9,3 % des hommes. La sieste était un moyen d'améliorer la TST sur 24 heures pour 58 % des pâtissiers (75±13 min) et 23 % des vendeurs (45±8 min). Néanmoins, 26,2 % des répondants se sont plaints d'insomnie chronique, en particulier les femmes âgées de 45 à 54 ans (31 %). Enfin, 29,6 % avaient des critères évocateurs d'apnée obstructive du sommeil, alors que seulement 9,1 % avaient un score élevé au questionnaire de Berlin. En conclusion, cette étude démontre que les pâtissiers et les vendeurs en pâtisserie peuvent avoir des horaires de sommeil perturbés et une prévalence élevée de troubles du sommeil, même si beaucoup font des siestes pour lutter contre le manque de sommeil. Les résultats de cette enquête amènent à conclure que, outre la nécessité de s'occuper des travailleurs de nuit dans les grandes industries, davantage d'informations et de prévention au travail doivent être axées sur les travailleurs de nuit dans les entreprises individuelles et les petites entreprises.