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Conditions de travail et « crise de l’emploi », une analyse sectorielle : quelques résultats de l’observatoire Evrest à deux dates.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 79, n° 2, avril 2018, pp. 120-130, ill., bibliogr.
Cette étude sectorielle, portant sur la période allant des débuts de la crise financière jusqu’à 2013, confronte les variations d’emploi sur la période à des données sur les conditions de travail tirées de la base nationale de l’observatoire Evrest, pour explorer les liens entre crise de l’emploi et conditions de travail. La « crise de l’emploi » a été prise en considération à partir de deux indicateurs : d’une part, l’évolution des effectifs sectoriels entre 2008 et 2013 (données Insee), sous la forme d’une moyenne annuelle de variation et, d’autre part, le fait de « travailler avec la peur de perdre son emploi » en cours de période (échantillon Evrest national 2011–2012). Au regard de ces deux indicateurs, ont été examinées les évolutions entre 2008–2009 et 2013–2014 de quatre grandes caractéristiques du travail renseignées dans Evrest : hâte dans le travail, contraintes physiques, manque de possibilités de coopérer et manque de possibilités d’apprendre dans le travail. Il en ressort que les secteurs les plus affectés par la crise de l’emploi, et ceux pour lesquels les conditions de travail se dégradent le plus sur la période, ne sont pas systématiquement les mêmes. Les baisses d’effectifs s’accompagnent surtout d’une hâte au travail plus fréquente, et leur progression n’est pas garante d’une amélioration des conditions de travail (notamment ici en termes de charge physique). La coopération et les possibilités d’apprendre augmentent dans tous les secteurs, indépendamment des deux indicateurs de « crise de l’emploi » considérés. Les relations entre conditions de travail et « crise de l’emploi » ne sont donc ni simples ni uniformes.