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Description de la mortalité des victimes de l’amiante connues du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (Fiva). Analyse de la mortalité par cause entre 2004 et 2008.
Brochure
Edition : Institut de veille sanitaire (InVS, 12 rue du Val d'Osne, 94415 Saint-Maurice Cedex), 2013, 63 p., ill., bibliogr.
Les données épidémiologiques sur les victimes de l'amiante concernent principalement le suivi des personnes atteintes de mésothéliomes ou de cancers broncho-pulmonaires et rarement celles présentant des pathologies bénignes. Dans cette étude de cohorte, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a analysé les causes de décès des victimes de l’amiante connues du Fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante (Fiva), avec un intérêt particulier pour les victimes atteintes de plaques pleurales, d’asbestose ou d’épaississements pleuraux. Leur mortalité, toutes causes et par cause spécifique, a été comparée à celle de la population générale française entre 2004 et 2008 à l'aide de ratios standardisés de mortalité (SMR). Avec un suivi médian de 4 ans, 2 132 décès ont été observés parmi les victimes de pathologies bénignes. Par rapport à la population générale, chez les hommes, sont observés en excès statistiquement significatif les décès par tumeurs de la plèvre (SMR respectivement égaux à 12, 53 et 17 pour les victimes de plaques pleurales, d'épaississements pleuraux et d'asbestose) et les décès par maladies non cancéreuses de l'appareil respiratoire (SMR respectivement égaux à 2, 3 et 14). De plus, un excès de décès significatif par tumeurs de la trachée, des bronches et du poumon est observé parmi les victimes d'asbestose (SMR = 2) et d'épaississements pleuraux (SMR = 2). Ceci étant, une mortalité toutes causes inférieures à celle de la population générale est observée parmi les victimes de plaques pleurales. Cette dernière est évocatrice d’effets de sélection qui sont discutés dans ce rapport. Cette étude fournit le premier bilan systématique de mortalité et les premiers résultats du devenir sanitaire d’une large cohorte de plus de 30 000 victimes atteintes de pathologies bénignes dues à l’amiante. Ces résultats montrent que cette population est caractérisée par un devenir sanitaire altéré par des risques marqués de décéder de cancers liés à l’amiante. Le travail initié va se poursuivre avec une mise à jour régulière de l’analyse de la mortalité.