Description de la mortalité des agents et ex-agents de l’administration pénitentiaire. Analyse de la mortalité par cause entre 1990 et 2008.


Brochure

MARCHAND J.L. | DOURLAT T. | MOISAN F.

Edition : Institut de veille sanitaire (InVS, 12 rue du Val d'Osne, 94415 Saint-Maurice Cedex), 2015, 61 p., 7 p., ill., bibliogr.


Le fait de travailler en prison représente pour la majorité des agents de l’administration pénitentiaire (AP) un environnement de travail particulier, ces derniers étant exposés à des nuisances professionnelles multiples et spécifiques, inhérentes à leurs missions (stress, sentiment d’insécurité, etc.). Dans cette étude de cohorte, l’Institut de veille sanitaire a analysé les causes de décès des personnes ayant été en activité à l’AP entre 1990 et 2008. La mortalité, toutes causes et par cause, de plus de 40 000 agents et ex-agents a été comparée à celle de la population générale française sur la même période à l'aide de ratios standardisés de mortalité (SMR). Les 1 754 décès observés représentent une sous-mortalité toutes causes classiquement observée dans les cohortes de travailleurs. Un excès de suicide statistiquement significatif est observé chez les hommes (+ 21 %). Cette observation est faite entre 1990 et 2008, sans aggravation ou atténuation récente. L’excès concerne spécifiquement les métiers de surveillant pénitentiaire et d’adjoint technique. Aucune association positive n’a été observée entre les indicateurs professionnels étudiés (type d’établissement, taux d’occupation carcérale) et le risque de suicide. Cet excès de suicide est cohérent avec les données de la littérature et la nature du travail de surveillant pénitentiaire. Les données disponibles ne permettent pas d’évaluer si l’origine de l’excès observé est principalement liée à des facteurs professionnels ou personnels. Quoi qu’il en soit, les résultats renforcent l’intérêt de continuer les mesures de prévention sur le suicide à l’AP, de poursuivre la mise en place d’un système de surveillance sanitaire, et de favoriser la mise en place d’études étiologiques. Ce travail montre l’intérêt pour une institution de disposer d’un système de surveillance épidémiologique de l’état sanitaire de l’ensemble de ses agents qui lui permet de disposer de données quantifiées et objectives, afin notamment d’orienter et de suivre la mise en place de mesures de prévention. La synthèse de ce rapport est également disponible sur le site de l’InVS.

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