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Quels outils doivent être utilisés pour le suivi post-professionnel ? Quel est le rythme de ce suivi ?
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Publié dans : Revue des maladies respiratoires, vol. 29, n° 2, février 2012, pp. 205-212, bibliogr. ; erratum : vol. 29, n° 4, avril 2012, p. 635.
Tant que le dépistage des cancers liés à l’amiante n’a pas fait ses preuves dans les populations concernées par ce risque, le bénéfice médical du suivi post-professionnel reste à démontrer. Ce sont donc les dispositions indemnitaires prises dans notre pays en matière de pathologies liées à l’amiante qui conditionnent principalement la réponse aux questions posées : après avoir pris soin de vérifier la réalité et le niveau de l’exposition subie, il s’agit de pouvoir identifier de façon fiable la fibrose pleurale ou pulmonaire, et avant tous les plaques pleurales qui constituent l’essentiel des lésions dépistées aujourd’hui. Le scanner thoracique sans injection de produit de contraste est l’examen de choix pour atteindre cet objectif. Il a cependant deux inconvénients non négligeables : d’une part, la grande fréquence des micronodules pulmonaires dont la nécessaire surveillance conduit à multiplier des scanners supplémentaires irradiants et anxiogènes, et, d’autre part, la disparité diagnostique en cas de lésions discrètes, source d’incompréhension de la part des personnes suivies. Quant à la périodicité optimale pour cet examen, il n’y a pas de critère scientifique permettant pour l’instant de la fixer, ni d’argument susceptible de remettre en cause les propositions pragmatiques de la conférence de consensus de 1999. Il est important de pouvoir répondre par un bilan médical adapté aux symptômes ou à l’inquiétude exprimés par une personne autrefois exposée à l’amiante. Sur un plan collectif cependant, il faut se poser la question de la plus-value apportée aux personnes exposées, en termes de qualité de vie, par la recherche régulière puis l’indemnisation de lésions généralement asymptomatiques tant qu’elles n’ont pas été identifiées. Ne serait-il pas plus judicieux, et également plus qu’équitable, d’indemniser les personnes dont l’exposition passée est de nature à majorer significativement leur risque de cancer, indépendamment de la présence ou non de ces anomalies bénignes. Ce texte est tiré de l'Audition publique d'avril 2010, référencée dans INRSbiblio sous le numéro 00076108, et disponible gratuitement sur le site de la Haute Autorité de Santé (http://www.has-sante.fr).