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Night work and breast cancer. Results from the German GENICA study.
(Travail de nuit et cancer du sein. Résultats de l’étude allemande GENICA).
Article
Publié dans : Scandinavian Journal of Work, Environment and Health, Finlande, vol. 36, n° 2, mars 2010, pp. 134-141, ill., bibliogr. (En anglais)
Des données issues d’études épidémiologiques et animales indiquent que le travail de nuit peut augmenter le risque de cancer du sein. Le risque dans la population allemande a été évalué via une étude cas-témoins appelée GENICA (Gene ENvironment Interaction and breast CAncer). 857 cas présentant un cancer du sein et 892 témoins ont été interrogés sur leurs conditions de travail posté. Une analyse statistique a été effectuée par régression logistique conditionnelle en prenant en compte les facteurs potentiels de confusion, afin d'estimer les risques liés au statut professionnel et les conditions du travail posté de nuit. Parmi les 1 749 femmes, 56 cas et 57 témoins travaillaient de nuit depuis 1 an ou plus, majoritairement dans le secteur de la santé. Les travailleuses de nuit étaient plus souvent sans enfant et moins qualifiées que les employées travaillant de jour (respectivement 21,6 %, contre 17,8 % et 12,3 % contre 9,2 %). Moins de travailleuses de nuit ménopausées avaient eu recours à une thérapie substitutive hormonale (35,7 % contre 51,9 %). Avoir déjà effectué un travail posté ou de nuit n’était pas associé à une augmentation du risque de cancer du sein par rapport aux femmes ne travaillant que le jour [respectivement odd ratio (OR) 0,96, intervalle de confiance 95 % (95 % CI) 0,67-1,38 et OR 0,91, 95 % CI 0,55-1,49]. Les femmes qui ont effectué plus de 807 nuits de travail, le 3ème quartile de la distribution parmi les témoins, présentaient un risque de cancer du sein de 1,73 (95 % CI 0,71-4,22). Un travail de nuit pendant 20 ans ou plus, était associé à un odd ratio de 2,48 (95 % IC 0,62-9,99) d’après 12 cas et 5 témoins. En conclusion, le travail de nuit à long terme était associé à une faible mais non significative augmentation du risque de cancer du sein, alors qu’avoir déjà travaillé de nuit ne l’était pas. La précision de ces résultats était limitée par une faible prévalence du travail de nuit dans la population étudiée.