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Etude du déficit auditif des gardes-chasses exposés au bruit impulsionnel lié au tir d'armes à feu.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 67, n° 6, décembre 2006, pp. 849-856, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d'estimer la perte auditive de la population des gardes-chasses exposés au bruit impulsionnel lié au tir d'armes à feu et la comparer avec celle d'une population de référence. Tous les gardes-chasses (n = 1 219) ont été convoqués à un examen de médecine de prévention comportant un questionnaire sur l'exposition au bruit, les facteurs de risque associés et une audiométrie à 3, 4 et 6 kHz. Le déficit auditif mesuré a été comparé à celui d'une population de référence décrite dans une norme française au moyen de l'indice précoce d'alerte (IPA). Le taux de participation à cette étude a été de 72,0 % (n = 857). La moyenne et la médiane (M) de l'IPA aux deux oreilles des sujets sans antécédent otologique (n = 755) étaient respectivement de 27,5 et 23,3 dB. L'atteinte auditive était significativement plus élevée à l'oreille gauche (M = 25,0 dB) par rapport à l'oreille droite (M = 20,0 dB ; p < 10-4). Le déficit auditif à l'une ou aux deux oreilles était significativement supérieur à celui de la population de référence quel que soit l'âge (p < 0,05). L'activité de moniteur de tir n'était pas significativement associée à une perte auditive accrue par rapport à la seule profession de garde-chasse. Le port permanent de protection auditive lors des tirs était significativement associé à un déficit auditif moindre chez les gardes-chasses d'ancienneté professionnelle d'au moins dix ans. La perte auditive des gardes-chasses exposés professionnellement au bruit est plus importante que celle de la population générale. Les mesures de prévention collective et individuelle doivent être rigoureusement mises en œuvre.