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Séroprévalence de la borréliose de Lyme et de l'encéphalite à tiques chez des professionnels exposés dans le Grand Est de la France.
Article
Publié dans : Médecine et maladies infectieuses, vol. 38, n° 10, octobre 2008, pp. 533-542, ill., bibliogr.
L'objectif de cette étude était d'estimer la séroprévalence de la borréliose de Lyme et de l'encéphalite à tiques (TBE) auprès de professionnels forestiers. Des professionnels exposés aux piqûres de tiques des régions de l'Est de la France ont été interrogés par les médecins du travail de la mutualité sociale agricole (MSA) sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leur activité professionnelle, la dernière piqûre de tique, leurs antécédents cliniques et leurs moyens de prévention. Un prélèvement sanguin a été effectué pour analyses sérologiques. Parmi 2 975 sujets inclus, la séroprévalence observée était de 14,1 % pour la borréliose de Lyme et de 3,4 % pour la TBE. L'âge, l'activité professionnelle et le lieu d'habitation influençaient significativement le statut sérologique vis-à-vis de la borréliose de Lyme. La séroprévalence chez les bûcherons (17,5 %) était significativement supérieure à celle des autres catégories professionnelles (p < 0,001). Les séroprévalences en Alsace (26,9 %) et en Lorraine (16,5 %) étaient significativement supérieures à celles des autres régions étudiées (p < 0,001 et p < 0,01 respectivement). La séroprévalence de la TBE était significativement plus élevée en Alsace (5,5 % ; p < 0,001). Les taux de séroprévalence variaient selon les massifs forestiers pour les deux affections. L'analyse multifactorielle des pratiques de prévention a révélé trois types de comportements : protection "rigoureuse", "partielle" ou "absente". Ces résultats ne modifient pas l'indication vaccinale actuelle pour la TBE. Ils soulignent l'importance de l'information sur ces maladies et le besoin d'études complémentaires d'écologie microbienne et d'identification des facteurs de risque.