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Masculinité hégémonique et santé de travailleuses de la construction : mieux comprendre pour mieux intervenir en prévention.
Extrait de : Vulnérabilités et risques émergents : penser et agir ensemble pour transformer durablement. 56e Congrès de la Société d’ergonomie de langue française (SELF). Genève (Suisse), 6-8 juillet 2022.
Acte congres
Edition : Paris, Société d’ergonomie de langue française (SELF), 2022, pp.525-531, bibliogr.
Malgré des recherches documentant les obstacles à l’intégration et au maintien de femmes dans des métiers à prédominance masculine, les femmes demeurent sous-représentées dans plusieurs métiers. Une culture valorisant les caractéristiques stéréotypées masculines contribuerait à cette sous-représentation, mais peu de recherche s’y est attarde. Cette communication vise à documenter la culture de la masculinité (CM) et son influence sur les interactions sociales ainsi qu'identifier les risques qu’elle entraîne pour la SST. Considérant la santé et sécurité des travailleurs (SST) comme socialement produite et influencée par un ensemble de déterminants, cette recherche s’appuie sur le concept de masculinité hégémonique de Connell (2005) et le modèle de la culture de compétition de la masculinité (Glick et al. 2018). Une analyse thématique a été menée avec un corpus provenant d’entretiens semi-dirigés menés auprès de travailleuses de métiers spécialisés de la construction. Les résultats montrent la présence d’une CM au sein de ces métiers et l’adoption de comportements qui influencent les interactions sociales entre les travailleurs, hiérarchisent la position de chacun et contribuent à exacerber les risques de la SST déjà présents. La recherche souligne qu’il n’est pas suffisant de proposer des changements sur le plan des conditions de travail sans considérer la présence d’une CM et son influence sur les interactions sociales entre les travailleurs.