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Comment améliorer la protection des travailleuses enceintes ? Résultats d’une enquête auprès d’entreprises de la santé et de l’industrie alimentaire en Suisse.
Extrait de : Université de l’ergonomie. Comment contribuer à un autre monde ? 54e Congrès de la Société d’ergonomie de langue française (SELF). Tours, 25-27 septembre 2019.
Acte congres
Edition : Paris, Société d’ergonomie de langue française (SELF), 2019, 8 p., ill., bibliogr.
De manière cohérente avec la directive européenne 92/85/EEC du 19 octobre 1992, la Suisse a introduit l’Ordonnance sur la protection de la maternité (OProMa) afin de protéger la santé des travailleuses enceintes et de leurs enfants à naître tout en leur permettant de poursuivre une activité professionnelle dans des conditions adaptées. L'étude porte sur la mise en œuvre de l’OProMa au sein d’entreprises établies en Suisse romande avec un focus sur les obstacles et les appuis rencontrés dans son application. 202 entreprises appartenant à deux secteurs économiques (santé et industrie alimentaire) ont été interviewées par téléphone. Des statistiques descriptives et corrélationnelles
ont été conduites. La majorité des entreprises interrogées estiment que l’OProMa est un instrument utile pour la protection des travailleuses enceintes. Toutefois, seule une minorité d’entre elles disposent d’une analyse de risques (AR) pourtant obligatoire d’après l’OProMa et procèdent à des adaptations de postes ou reclassements. L’application de l’OProMa est plus faible dans les entreprises de petite taille, dans le secteur alimentaire (vs santé), dans la forme privée (vs publique/parapublique) et en l’absence de formation des responsables au sein de l’entreprise. Bien que l’OProMa soit perçue comme un outil important pour la protection de la grossesse, son application est lacunaire. L’absence d’AR empêche l’anticipation quant aux actions à mettre en œuvre en cas de grossesse et elle témoigne indirectement d’un manque d’évaluation générale des risques professionnels au sein des entreprises tant pour les femmes que pour les hommes. L’application de l’OProMa au sein des entreprises de la Suisse romande mérite d’être améliorée.