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Rapport 22-04. Médecine et santé au travail. Loi du 2 août 2021. Attractivité vers cette discipline.
Article
Est Publié dans : Bulletin de l'Académie nationale de médecine, vol.206 n°5, mai 2022, pp.571-578, bibliogr.
La médecine en santé au travail est en danger : il existe une pénurie importante de médecins généraliste et de médecins du travail qui ne sera pas compensée en remplaçant une profession par l'autre.
La nouvelle loi du 2 août 2021 augmente les tâches et les responsabilités du médecin du travail et augmente ainsi l’attractivité vers cette profession à condition que l’enseignement de la médecine et la santé au travail soit présent et conséquent dans toutes les facultés de médecine. La discipline est souvent méconnue ou non enseignée.
L'article présente quelques principes pour renforcer l'attractivité envers la médecine et la santé au travail : la médecine du travail est une spécialité nécessitant une formation approfondie en toxicologie, pathologie professionnelle par organes et par métiers, physiologie du travail et ergonomie et législation d’hygiène et sécurité ; de nombreuses fonctions du médecin du travail ne peuvent pas être remplies par d’autres professions sans qu’ils aient obligatoirement un enseignement approprié ; le médecin généraliste peut rencontrer des situations qui font appel à la médecine du travail (dépistage de maladies professionnelles à son cabinet de ville). Il faut faciliter la relation professionnelle étroite entre médecin du travail et généraliste dans l’intérêt du patient et pour un bon exercice de la médecine du travail. Le dossier médical en santé au travail est accessible au médecin praticien correspondant et aux professionnels de santé chargés d’assurer le suivi de l’état de santé du travailleur ; le rôle des infirmiers du travail peut être étendu sous la responsabilité du médecin du travail, notamment en matière de vaccinations et d’entretiens infirmiers, seulement dans le cadre de délégations précises avec un protocole qui pourrait être national pour éviter trop de diversités locales ou régionales.
L'Académie nationale de médecine propose quatre recommandations pour pallier les conséquences de la carence en médecins spécialistes : instaurer une évaluation du fonctionnement des services de médecine en santé au travail ; remédier d'urgence à la pénurie médicale ; appliquer l'obligation d'enseignement de la médecine et santé au travail en fin d'études de médecine, appuyer la nécessité de la mise en place de formations validantes et homogénéisées par décret.
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