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An in vitro model to assess the peripheral vestibulotoxicity of aromatic solvents.
(Un modèle in vitro pour évaluer la vestibulotoxicité périphérique des solvants aromatiques).
Article
Est Publié dans : NeuroToxicology, vol.84 2021, pp.105-113, ill., bibliogr.
Les solvants aromatiques sont largement utilisés dans le domaine industriel. Des études épidémiologiques et expérimentales ont montré qu’un certain nombre d’entre eux pouvaient entraîner des troubles auditifs et de l’équilibre après une exposition prolongée. Des études avec modèles animaux ont démontré qu’une exposition longue aux solvants aromatiques endommageaient le récepteur auditif de l’oreille interne, la cochlée. Cependant, aucune information n’est disponible sur leurs effets au niveau du récepteur vestibulaire, localisé dans l’oreille interne, et dont sa physiologie et sa morphologie sont proches de celles de la cochlée. Le but de cette étude est d’évaluer et comparer, par une approche in vitro, la toxicité vestibulaire de différents solvants aromatiques (toluène, éthylbenzène, styrène, l’o-, le m- et le p-xylène) dont leurs propriétés cochléotoxiques sont connues. Pour ce faire, un modèle de culture 3D d’utricule de rat (appelé aussi « cyste »), qui a la particularité de préserver les cellules sensorielles et sécrétrices et de renfermer un liquide riche en potassium, a été utilisé. Dans ce modèle, les variations de la concentration en K+ sont considérées comme un marqueur de toxicité des substances testées. Parmi les 6 solvants aromatiques étudiés, seuls l’o-xylène, le styrène et l’éthylbenzène entraînent après 72 h d’exposition une baisse respective de la concentration en K+ de 78, 37 et 28 %. L’o-xylène entraîne des altérations histologiques aussi bien dans l’épithélium sensoriel que dans l’épithélium sécréteur après 72 h d’exposition, alors qu’aucun signe histopathologique n’a été observé sur les échantillons exposés au styrène ou à l’éthylbenzène. En résumé, ces résultats suggèrent que certains solvants encore largement utilisés en industrie pourraient avoir des propriétés vestibulotoxiques (o-xylène, styrène et éthylbenzène), tandis que d’autres ne le seraient pas (p-xylène, m-xylène et toluène). Ces résultats montrent aussi que les variations de la concentration potassique endolymphatique pourraient être un marqueur plus sensible de la toxicité vestibulaire que les évènements histopathologiques. Enfin, cette étude montre que les solvants cochléotoxiques ne seraient pas nécessairement vestibulotoxiques et vice versa.
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