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Analyse histologique d’explants vestibulaires pour évaluer la toxicité de produits chimiques.
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Est Publié dans : Revue française d'histotechnologie, vol.32 n°1, 2020, pp.119-136, ill., bibliogr.
De nombreuses études épidémiologiques et expérimentales ont montré que les expositions professionnelles à des solvants peuvent engendrer des troubles de l’audition chez l’humain comme chez les rongeurs de laboratoire. Alors que l’organe périphérique de l’équilibre, le labyrinthe vestibulaire, se trouve dans l’oreille interne, et qu’il présente des similarités morphologiques et fonctionnelles avec la cochlée, aucune information n’est disponible sur les effets néfastes des solvants sur ce récepteur. Pourtant, des données épidémiologiques suggèrent que des expositions professionnelles aux solvants peuvent engendrer des troubles de l’équilibre pouvant être à l’origine de chutes. Dans cet article, sont décrites les méthodes permettant d’évaluer la vestibulotoxicité périphérique en utilisant un modèle de « cyste » : sphère remplie d’endolymphe obtenue à partir d’échantillons de vestibule (utricules et ampoules) prélevés sur des rats nouveau-nés avant d’être mis en culture. La mesure de la concentration endolymphatique en potassium et l’étude histopathologique des « cystes » permettent de comprendre les mécanismes de toxicité et d’identifier les cibles cellulaires lors d’une exposition à un produit chimique, un solvant aromatique en l’occurrence. Les caractéristiques fonctionnelles et morphologiques des cystes obtenus à partir d’utricules et d’ampoules sont observées puis la fonctionnalité du modèle est évaluée à l’aide de molécules dont les effets sont connus : l’ouabaïne, un bloqueur des pompes Na+/K+ ATPase, la gentamicine un antibiotique cytotoxique pour les cellules ciliées vestibulaires, et enfin le styrène, un solvant aromatique utilisé en milieu industriel et dont les propriétés cochléotoxiques sont bien connues.
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