Enseignants non-titulaires dans le second degré en France : conditions de travail, bien-être professionnel et qualité de vie.


Article

CALON T. | TEMAM S. | VERCAMBRE-JACQUOT M.N.

Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.81 n°2, avril 2020, pp.112-123, ill., bibliogr.

Face à l’augmentation du nombre d’enseignants non-titulaires en France, le but de cette étude était d’évaluer les conditions de travail des enseignants non-titulaires dans le second degré, ainsi que leur bien-être professionnel et général par comparaison aux titulaires. Dans l’enquête postale nationale « Qualité de Vie des Enseignants » (Fondation MGEN/Education nationale), 118 enseignants non-titulaires et 1 298 enseignants titulaires du second degré ont été interrogés sur leur bien-être professionnel (satisfaction professionnelle, souhait de changer de profession, trois dimensions du Maslach Burnout Inventory) et général (questionnaire de qualité de vie WHOQOL-BREF). Après stratification sur le secteur d’enseignement (public/privé), ces indicateurs de bien-être ont été modélisés en fonction du statut d’emploi dans des modèles de régression ajustés sur de nombreux facteurs de confusion potentiels (âge, conditions d’exercice, etc.). D’après les résultats de cette étude, les enseignants non-titulaires exerçaient dans des conditions globalement moins favorables que les titulaires dans les deux secteurs. Pourtant, dans le secteur public, les non-titulaires présentaient de meilleurs indicateurs de bien-être professionnel que les titulaires. Ils manifestaient moins le souhait de changer de profession et présentaient un épuisement émotionnel plus faible. Par contraste, les enseignants non-titulaires du privé tendaient à être moins satisfaits de leur expérience professionnelle et à avoir plus de symptômes d’épuisement émotionnel que leurs homologues titulaires. Concernant le bien-être général, les enseignants non-titulaires du privé étaient moins satisfaits de leur qualité de vie que les titulaires. Enfin, les non-titulaires étaient significativement moins satisfaits de leur environnement de vie, que ce soit dans le public ou dans le privé. En conclusion, les enseignants non-titulaires du privé présentaient de moins bons indicateurs de bien-être professionnel et général. Dans le public, les résultats étaient plus contrastés, mais on retrouvait une moindre satisfaction vis-à-vis de l’environnement de vie. Cette étude appuie l’importance d’intégrer les enseignants non-titulaires aux actions de promotion de la santé en direction des personnels enseignants.

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