Place du bilan audiométrique dans la maîtrise du risque d'exposition à des bruits supérieurs à 85 décibels : résultats de l'étude SURDIPOSTE.


Article

CAMBOU J.P. | COTHEREAU C. | CANTET C. | GARNEAU M.J. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 7-8, décembre 2003, pp. 486-494, ill., bibliogr.

Les objectifs de cette étude étaient de classer les métiers du transport ferroviaire en fonction du risque d'atteintes audiométriques consécutives à des expositions supérieures à 85 dB et d'enrichir la réflexion sur les modalités de classement des travailleurs au titre de la surveillance médicale particulière des agents exposés à des nuisances sonores. Cette étude transversale d'observation portait sur 3 150 sujets exposés et 636 sujets non exposés, tous issus de la SNCF. L'examen des baisses auditives a été évalué par des bilans audiométriques effectués sur les fréquences conventionnelles (0,5-4 kHz). L'indicateur utilisé pour le dépistage d'atteintes auditives était l'indice de Lafon, soit la moyenne des baisses audiométriques sur les fréquences de 2 et 4 kHz. Le seuil utilisé pour qualifier l'atteinte auditive était de 30 dB ou plus sur la meilleure oreille. Une analyse multivariée a été utilisée pour classer les emplois en fonction du risque d'atteintes auditives. La prévalence des atteintes audiométriques était de 1,9 % dans la population non exposée et différait d'un métier à un autre, variant de 2 % à 21 % dans la population exposée. Parmi les 21 emplois étudiés, neuf emplois ont été identifiés par l'analyse multivariée comme étant à risque d'atteintes auditives élevées, 7 emplois à risque modéré et 5 emplois à risque comparable à celui de la population témoin. Le risque de pertes auditives pour certains postes (visiteurs fret et agents d'entretien voie en équipe régionale travaux) était sous-estimé par la seule analyse des niveaux de bruit du fait de l'impossibilité, pour ces agents soumis au risque ferroviaire, d'utiliser des protections auditives. La proportion de sujets soumis à une surveillance médicale particulière au titre des agents soumis à des bruits supérieurs à 85 dB fluctuait entre 2 % et 100 %. Il apparaissait une discordance entre ces pourcentages, témoins du risque perçu par l'entreprise et le niveau de risque observé. Ces résultats suggèrent l'utilisation d'une échelle de risque dû aux nuisances sonores au sein de l'entreprise, basée sur les bilans audiométriques comme outil d'alerte en vue de promouvoir des actions de prévention.

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