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Evaluation du risque cardiovasculaire dans une usine sidérurgique.
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 3, mai 2003, pp. 165-174, ill., bibliogr.
Cette étude épidémiologique en milieu de travail s'appuie sur trois objectifs : évaluer sur une population de travailleurs d'une usine sidérurgique la prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire tant individuels que professionnels, étudier les liens éventuels existant entre eux, identifier la population à haut risque en vue d'engager les actions de prévention. Un dépistage systématique de ces facteurs, aidé par un mini-questionnaire, s'est donc déroulé sur 3 851 salariés lors de la visite médicale de l'année 2000 et a permis de calculer le risque cardiovasculaire absolu (RCVA), basé sur l'équation de Framingham. Les facteurs de risque individuels prédominants sont l'hypercholestérolémie, l'obésité, et la sous-prise en charge thérapeutique de l'hypertension artérielle. 14 % des sujets ont un RCVA élevé. Parmi les facteurs étiologiques professionnels, l'étude met essentiellement en évidence un lien avec le travail posté sur le mode 4 équipes, par opposition au mode 5 équipes qui n'entraîne lui pas davantage de risque cardiaque que celui du personnel de jour. L'étude n'a, par contre, pas démontré de liens entre le RCVA et les autres facteurs professionnels : travail sédentaire, exposition à la chaleur ou au monoxyde de carbone, tabagisme passif. Le stress perçu élevé est, quant à lui, plus fréquent chez les sédentaires et chez les victimes du tabagisme passif. Il est également élevé chez les diabétiques, les hypercholestérolémiques, et les patients sous traitement cardiovasculaire. Le rôle de l'activité sportive est ici confirmé, puisqu'elle divise par deux le pourcentage de sujets à risque cardiovasculaire élevé, ainsi qu'elle diminue la sensation de stress. Depuis cette enquête, un ensemble d'actions de prévention est mené chez les sujets à haut risque dans cette usine, une réévaluation est prévue en 2004.