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L'observatoire national des asthmes professionnels.
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Publié dans : Revue française d'allergologie et d'immunologie clinique, vol. 43, n° 1, janvier 2003, pp. 6-12, ill., bibliogr.
L'Observatoire national des asthmes professionnels (ONAP) a été créé en 1996 par la Société de pneumologie de langue française et la Société française de médecine du travail pour estimer l'incidence de l'asthme professionnel. Les nouveaux cas d'asthme professionnel ou de syndrome d'irritation des bronches (SIB) peuvent être signalés sur la base du volontariat par les médecins sollicités des deux sociétés. La fiche de signalement notifie l'âge, le sexe, la profession, l'agent étiologique suspecté et les méthodes de diagnostic. En 1997, 559 cas sont rapportés, dont 82,3 % d'asthme, 4,7 % de SIB et 12,7 % de syndromes atypiques d'asthme (64 % sont des hommes, la moyenne d'âge est de 36 ± 13 ans). L'incidence annuelle montre une variation régionale allant de 4 à 73 cas par million de travailleurs (moyenne nationale de 25,7 cas/million de travailleurs). Les agents étiologiques les plus fréquemment rencontrés sont la farine (23,3 %), puis les isocyanates (16,6 %), le latex (7,5 %), les aldéhydes (5,5 %) et les persulfates (4,1 %). Les professions à risque sont les boulangers (23,9 %), les métiers de la santé (12 %), les peintres (9,1 %), les coiffeurs (5,2 %), les métiers du bois (4,8 %) et les agents de nettoyage (3,5 %). Durant les 4 premières années de l'Onap (de 1996 à 1999), 2178 cas ont été signalés. L'incidence annuelle moyenne est de 24 cas par million de travailleurs (27 cas par million pour les hommes et 19 cas par million pour les femmes). Les agents étiologiques les plus fréquents restent similaires à l'année 1997 avec la farine (20,3 %), les isocyanates (14,1 %), le latex (7,2 %), les aldéhydes (5,9 %) et les persulfates (5,8 %). Ces résultats sont discutés et comparés avec d'autres systèmes de surveillance existant dans le monde. Le biais principal de ce système de surveillance est lié au signalement volontaire par le médecin. De ce fait, le nombre d'asthmes professionnels signalés est probablement sous-estimé par rapport à l'incidence réelle. Néanmoins, ce nombre est approximativement le double du nombre de cas reconnus officiellement en maladie professionnelle. Par ailleurs, la reproductibilité des résultats retrouvée année après année est un encouragement pour l'Onap qui est ainsi capable de fournir en France une estimation de l'incidence de l'asthme professionnel et de ses étiologies.