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Les blessures professionnelles et leurs déterminants. Mieux comprendre le rôle du secteur industriel et de la profession.
Etude et rapport | R-978
Edition : Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST, 505 boulevard de Maisonneuve Ouest, Montréal, Québec H3A 3C2, Canada), 2018, 74 p., ill., bibliogr.
Le but de cette recherche cherchait à établir la contribution de la profession et du secteur industriel à l’explication des blessures professionnelles et à valider un modèle explicatif des blessures professionnelles, intégrant les déterminants individuels, environnementaux et contextuels des blessures professionnelles. Les données proviennent des fichiers de deux bases de données produites par Statistique Canada : une enquête transversale, soit l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC, 2010) ainsi qu’une enquête longitudinale, soit l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP, 1994-2010). Selon les données de l’ESCC 2010, la prévalence moyenne nationale des accidents du travail se situe à près de 3 % des travailleurs, alors que celle des troubles liés aux mouvements répétitifs atteint près de 5 %. La profession regroupant les charpentiers et les ébénistes est identifiée comme étant particulièrement à risque, tant pour les accidents du travail que pour les troubles liés aux mouvements répétitifs. En ce qui concerne les secteurs industriels, ceux associés aux entrepreneurs spécialisés, à l’élevage animal, ainsi qu’à la construction de bâtiments présentent également des risques élevés pour la main-d’oeuvre. De plus, les analyses multiniveaux montrent que 5 à 12 % de la variance expliquée des blessures professionnelles est directement attribuable soit à la profession, soit au secteur industriel. En examinant les déterminants, un niveau élevé de demandes physiques ainsi que de stress au travail auto-perçu représentent des facteurs de risque communs aux deux types de blessures professionnelles. L’examen de l’ENSP 1994-2010 rend compte des dynamiques causales ainsi que d’une plus vaste étendue de déterminants. Pour les accidents du travail, après ajustement des autres déterminants, l’utilisation des compétences, les demandes physiques ainsi que le nombre d’heures travaillées par semaine représentent des facteurs de risque dans le temps, alors que la présence d’une autorité décisionnelle pour le travailleur constitue un facteur de protection. Sur le plan des troubles liés aux mouvements répétitifs, les demandes physiques ainsi que le nombre d’heures travaillées constituent également des facteurs de risque, alors que l’utilisation des compétences se révèle plutôt comme un facteur de protection. Enfin, tant pour les accidents du travail que pour les troubles liés aux mouvements répétitifs, la détresse psychologique ne s’est pas avérée significativement associée à aucun de ces types de blessures professionnelles. L’analyse des données épidémiologiques de la main-d’oeuvre canadienne dérivées de l’ESCC (2010) ainsi que de l’ENSP (1994-2010) permet d’établir de manière probante, à partir de bases de données multiples, la nature des déterminants des blessures professionnelles. La profession et le secteur industriel d’activités au sein desquels évoluent les travailleurs ainsi que certains facteurs du travail, sont des déterminants structurants à prendre en compte dans l’évaluation des risques communs associés tant aux accidents du travail qu’aux troubles liés aux mouvements répétitifs.
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