Rotating night-shift work and lung cancer risk among female nurses in the United States.


(Travail posté de nuit et risque de cancer du poumon chez des infirmières aux Etats-Unis).


Article

SCHERNHAMMER E.S. | FESKANICH D. | LIANG G. | HAN J.

Publié dans : American Journal of Epidemiology, Etats-Unis, vol. 178, n° 9, 1er novembre 2013, pp. 1434-1441, ill., bibliogr. (En anglais)

Le risque de cancer du poumon parmi les travailleurs postés de nuit n'est pas connu. Au cours d’un suivi sur 20 ans (1988-2008), 1 455 cas incidents de cancers du poumon parmi 78 612 femmes participant à l’étude sur la santé des personnels infirmiers ont été documentés. Pour examiner la relation entre travail posté de nuit et risque de cancer du poumon, des modèles de risques proportionnels de Cox multivariés tenant compte des habitudes tabagiques détaillées et d’autres facteurs de risque ont été utilisés. Une augmentation de 28 % du risque de cancer du poumon a été observée parmi les femmes ayant exercé 15 ans ou plus selon des horaires alternants de nuit (risque relatif multivarié RR = 1,28 avec intervalle de confiance IC à 95 % : 1,07-1,53 ; valeur de p pour la tendance p-trend = 0,03) par rapport à des femmes n’ayant jamais travaillé de nuit. Cette association était plus forte pour les carcinomes à petites cellules du poumon (RR multivarié = 1,56 ; IC 95 % de 0,99 à 2,47 ; p-trend = 0,03) et n’a pas été observée pour les adénocarcinomes du poumon (RR multivarié = 0,91 ; IC 95 % de 0,67 à 1,24 ; p-trend = 0,40). En outre, le risque accru associé à 15 ans ou plus de travail posté de nuit était limité aux fumeurs (RR = 1,61 ; IC 95 % de 1,21 à 2,13 ; p-trend<0,001), avec aucune association observée pour les non-fumeurs (p-trend = 0,03). Ces résultats suggèrent qu’il existe des risques modérément accrus de cancer du poumon associés à des longues périodes de travail posté de nuit parmi les fumeurs mais pas pour les non-fumeurs. Bien qu’il soit possible que cette observation soit faussée de façon résiduelle par le tabagisme, les résultats peuvent tout de même fournir des données sur le rôle des perturbations circadiennes dans le risque de cancer du poumon.

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