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Harcèlement moral au travail. Le sentiment d’injustice perçu et la responsabilité perçue du harceleur et de la victime sont-ils des médiateurs des décisions d’aide ?
Extrait de : Entre tradition et innovation, comment transformons-nous l’univers du travail ? Actes du 15e Congrès de l’Association internationale de psychologie du travail de langue française (AIPTLF). Québec (Canada), 19-22 août 2008.
Acte congres
Edition : Presses de l’Université du Québec (PUQ, édifice Le Delta I, 2875 boulevard Laurier, bureau 450, Québec, Québec G1V 2M2, Canada), 2008, 1 CD-ROM, 12 p., ill., bibliogr.
Le harcèlement moral au travail est une forme de violence caractérisée par sa durée, sa répétition et souvent un cumul des actes harcelants. Une série de recherches sur les jugements relatifs à l’équité de la situation, à la responsabilité du harceleur et de la victime et aux intentions d’aide ont été menées afin de mieux comprendre ce phénomène. Ainsi, des informations relatives à la victime, perçues comme négatives, telles que la survictimation (le fait d’avoir déjà fait l’objet d’atteintes) et/ou les explications internes avancées par la victime augmentent la responsabilité de la victime, la survictimation diminuant également l’intention d’aide. La présente recherche propose d’examiner des comportements antisociaux / prosociaux des victimes au travail, considérés comme informations négatives / positives, afin de mesurer leurs effets sur les jugements. 41 salariés variant en fonction du statut (supérieur / subalterne) et du sexe ont examiné 36 scénarios variant en fonction de 3 intrasujets (présence ou absence de troubles du harceleur ; type d’agissements du harceleur ; comportements anti et prosociaux au travail émis par la victime). Les participants jugeaient l’équité de la situation, la responsabilité du harcelé et du harceleur et l’intention d’aide. Les résultats ont indiqué que la situation était jugée moins équitable lorsque la victime présentait un comportement prosocial et le harceleur mettait en danger la santé ou humiliait la victime. La responsabilité du harceleur augmentait lorsqu’il avait commis des actes graves et diminuait lorsqu’il présentait des troubles. La responsabilité de la victime diminuait lorsqu’elle présentait un comportement prosocial et augmentait lorsqu’elle était victime d’isolement. Les hommes jugeaient la victime plus responsable que les femmes. L’aide augmentait lorsque la victime présentait des comportements prosociaux, lorsque le harceleur portait atteinte à la santé ou humiliait la victime, lorsque les juges étaient des femmes. Enfin, les régressions ont indiqué que l’équité était un déterminant direct de l’aide. La responsabilité de la victime (entre l’équité et l’aide) est un médiateur plus puissant que celle du harceleur.