Les comportements pro- et antisociaux au travail : une recherche exploratoire testant deux échelles de mesure et leurs liens avec des inducteurs organisationnels et individuels.


Article

DESRUMAUX P. | LEONI V. | BERNAUD J.L. | DEFRANCQ C.

Publié dans : Travail humain, vol. 75, n° 1, janvier 2012, pp. 55-87, ill., bibliogr.

Les nombreuses recherches sur les comportements antisociaux au travail permettent de distinguer les comportements anti organisationnels et anti individuels. La même distinction pourrait être opérée pour les comportements prosociaux qui ont été moins étudiés. Dans le but de comprendre les inducteurs de ces deux catégories de comportements, cette recherche a deux objectifs. Le premier, exploratoire, vise à développer une démarche nomologique afin de valider une première version de deux échelles, l’une de comportements prosociaux et l’autre de comportements antisociaux. Le second objectif consiste à étudier les liens entre des variables de l’organisation (justice, engagement au travail) et de l’individu (personnalité, satisfaction), non seulement avec les comportements antisociaux au travail mais aussi avec les comportements prosociaux. Un questionnaire de 205 items a été soumis à 256 salariés de la région Nord-Pas-de-Calais. Deux analyses des données sur les comportements pro- puis antisociaux ont validé deux échelles comprenant chacune une structure factorielle en 4 dimensions. La première analyse relative aux comportements prosociaux met en évidence 4 facteurs : mobilisation – dynamisation autonomisation (F1), prosocialité de propriété (F2), prosocialité de production / politique (F3), aide (F4). Une opposition entre F1 (comportements pro individuels) et F2 (comportements pro organisationnels) a été trouvée. La prosocialité de propriété occupe une place centrale dans le F2 et les prosocialités de production et de propriété saturent F3. L’analyse relative aux comportements antisociaux au travail produit quatre facteurs : agression (F1), déviances de production et de propriété (F2), déviance de propriété (F3), déviance politique (F4). L’opposition F1 / F2 (organisation / individus) pertinente pour les comportements antisociaux est retrouvée, et justifie l’idée d’une classification distincte en fonction des cibles (organisation / individu) dans les champs de l’anti- et de la prosocialité. Ensuite, les analyses de régression ont mis en évidence les liens entre, d’une part, les comportements prosociaux et, d’autre part, les différentes formes d’engagement et la justice procédurale. De leur côté, les comportements antisociaux au travail sont expliqués par les différentes formes de justice organisationnelle et l’extraversion.

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