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Cohorte des travailleurs du nucléaire à Electricité de France : mortalité des agents statutaires sur la période 1968-2003.
Article
Publié dans : Revue d'épidémiologie et de santé publique, vol. 57, n° 4, août 2009, pp. 257-265, ill., bibliogr.
Une étude de mortalité a été menée sur une cohorte de travailleurs du nucléaire employés à Electricité de France (EDF). Une première analyse avait porté sur la période 1968-1994. Cet article présente les résultats d'une analyse de mortalité avec un suivi supplémentaire de neuf ans mais sans prise en compte de l'exposition et porte sur la période 1968-2003. La cohorte inclut 22 393 travailleurs dont 97 % d'hommes. Les périodes d'emploi ont été mises à jour à partir du fichier du personnel. Le statut vital a été établi à partir du Registre national d'identification des personnes physiques, puis complété à partir des fichiers du personnel et des pensions d'EDF. Les causes de décès ont été obtenues après appariement avec le fichier national des causes de décès. Les ratios standardisés de mortalité (SMR) ont été calculés en utilisant la mortalité de la population française comme référence. Les variations des SMR toutes causes et tous cancers ont été étudiées selon des caractéristiques démographiques et professionnelles. Au 31 décembre 2003, 74 % des travailleurs sont encore en activité et 0,3 % sont perdus de vue. La durée médiane de suivi est de 20 ans. Les causes de décès ont été établies pour 96 % des décès. Huit cent soixante-quatorze décès ont été observés, dont 307 décès par cancer. Un déficit significatif de mortalité toutes causes et tous cancers par rapport à la population française est observé. Aucun excès significatif n'est observé pour les localisations de cancer étudiées. Des excès non significatifs sont observés pour les cancers du pancréas, de la plèvre, du rein et du système nerveux central. Des variations significatives du SMR toutes causes sont observées selon l'âge à l'entrée dans l'étude et l'âge atteint. Des variations significatives du SMR toutes causes et tous cancers sont observées selon le diplôme à l'embauche, avec un SMR bas pour les diplômes les plus élevés. Il existe un déficit significatif de mortalité dans cette cohorte en comparaison de la population nationale, reflétant un très fort effet du travailleur sain. Avec neuf années supplémentaires de suivi, cette cohorte est constituée de travailleurs encore jeunes, la plupart en activité. Une mise à jour régulière du suivi de cette cohorte permettra d'effectuer une surveillance de ces travailleurs exposés professionnellement aux rayonnements ionisants.