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Manipulation des cytostatiques : quels risques pour le personnel infirmier du CHU de Sidi-Bel-Abbès.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 68, n° 4, septembre 2007, pp. 414-419, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était de déterminer les conditions de manipulation des cytostatiques des personnels d'un CHU (Centre hospitalier universitaire) algérien, de mesurer l'indice de contact cytotoxique (ICC) et de recueillir les symptômes liés à l'exposition. Vingt-quatre soignants préparant des cytostatiques ont bénéficié d'un questionnaire inspiré de celui publié par l'INRS et l'ICC a été calculé, pour chaque agent. Le niveau 1 (ICC < 1) ne nécessite que des mesures minimales, le niveau 2 (ICC < 3) une hotte à flux laminaire et le niveau 3 (ICC > 3) une reconstitution centralisée. Huit hommes et 16 femmes, d'âge moyen de 37,4 ans, travaillant dans quatre services depuis en moyenne huit ± trois années, présentaient une symptomatologie de type irritatif ou allergique (50 %) mais aussi des céphalées (58 %), vertiges (25 %), goût métallique dans la bouche (25 %). Dans la descendance, on notait deux malformations congénitales, une ostéogenèse imparfaite et une cataracte congénitale. L'ICC, calculé sur une semaine, était supérieur à 1 pour six des huit agents d'hématologie, deux sur trois en gynécologie et toujours inférieur à 1 en pédiatrie. Les moyens de protection étaient modestes : pas de sur-blouse, mais des blouses à manches courtes, 15/24 portaient des gants dont 9 de façon irrégulière, 15/24 jamais de masque et 21/24 jamais de lunettes. Il n'existait aucune hotte à flux laminaire. Huit/vingt-quatre agents affirmaient avoir eu au moins une projection de cytostatiques (4 au visage, 7 aux avant-bras), 2/24 avaient bénéficié d'une formation. La médecine du travail propose une formation des personnels aux techniques de manipulation, la dotation d'une hotte dans les deux services les plus exposés et une surveillance bisannuelle des agents concernés.