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Harcèlement moral et pronostic socioprofessionnel chez 126 patients adressés à une consultation de pathologie professionnelle. Thèse pour le doctorat en médecine.
Etude et rapport
Edition : Université René Descartes, Faculté de médecine Cochin Port-Royal (24 rue du Faubourg Saint-Jacques, 75674 Paris Cedex 14), 2003, 119 p., 4 annexes pag. mult., ill., bibliogr.
Le harcèlement moral est une notion qui a récemment fait l'objet d'une définition juridique dans le cadre de la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. Le pronostic socioprofessionnel des victimes de harcèlement serait catastrophique. L'étude de 126 patients adressés en consultation dans une unité de pathologie professionnelle retrouve un harcèlement présumé dans 86 % des cas, et 85 personnes ont fourni des renseignements concernant leur devenir socioprofessionnel. Parmi les réponses, 85 % d'entre eux avaient été victime d'un harcèlement présumé et 55 % avaient quitté leur entreprise. Parmi ceux qui sont restés, 53 % ont vu leur situation évoluer favorablement. Une courte durée d'exposition à la situation délétère est un facteur de bon pronostic. Les imprécisions qui existent actuellement dans les critères de définition du harcèlement rendent difficile l'apparéciation de la réalité des agissements. Cette notion, qui a acquis une dimension juridique, échappe au médecin du travail qui n'est pas en position de réaliser une expertise. Son rôle est cependant fondamental à la bonne compréhension des facteurs organisationnels du milieu du travail à l'origine de la souffrance du salarié, dans un but individuel mais aussi collectif. L'existence de souffrances liées à de mauvaises conditions de travail peut faire l'objet d'une déclaration de maladie à caractère professionnel, voire d'une demande de reconnaissance en maladie professionnelle dans certains cas. La prise en charge de la plainte pour harcèlement semble revenir à l'appareil judiciaire.