Intoxications cyanhydriques professionnelles des pompiers : mythe ou réalité ?


Article

MICHEL X. | BOHAND S. | GAGNA G. | LACOSTE A. | GERAUT L. | RIVIERE F. | RENARD C. | LAROCHE P.

Publié dans : Documents pour le médecin du travail, n° 128, 4e trimestre 2011, pp. 603-614, ill., bibliogr.

Lors de feux de logements ou de locaux professionnels, les pompiers sont exposés au cyanure d’hydrogène et au benzonitrile résultant de la dégradation thermique des polymères des matières plastiques ou de substances naturelles, surtout si les actions de déblaiement sont effectuées sans appareil de protection respiratoire. Depuis mai 2001, le laboratoire mobile du Bataillon des marins-pompiers de Marseille a effectué des dosages atmosphériques de ces composés cyanhydriques et de monoxyde de carbone sur 82 feux urbains lors des phases de noyage et de déblaiement. Les valeurs médianes sont toutes inférieures aux valeurs limites d’expositions professionnelles. Toutefois dans certaines circonstances (feu de commerce de vêtements par exemple), ces concentrations peuvent dépasser ces valeurs limites. L’intoxication cyanhydrique aiguë est une urgence nécessitant la disponibilité d’hydroxocobalamine dans le véhicule d’intervention. Une surveillance médicale adaptée des pompiers susceptibles d’être exposés aux composés cyanhydriques doit être mise en place en recherchant à l’interrogatoire des signes d’intoxication à bas bruit. L’examen clinique doit porter une attention particulière aux fonctions respiratoire, cardiovasculaire, neurologique, rénale, hépatique et thyroïdienne et à l’état cutané.

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