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Les inégalités sociales et la santé au travail : le rôle des contraintes professionnelles sur l’absence du travail associée aux troubles musculo-squelettiques. Constats de l’Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP) de 2014-15.
Etude et rapport | 2619
Edition : Québec (Canada), Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), 2019, 30 p., ill., bibliogr.
Un quart de la population québécoise travaillant au moins 15 heures par semaine (soit près d’un million de personnes) a eu des symptômes de troubles musculosquelettiques d’origine non traumatique liés au travail au cours des 12 mois précédant l’Enquête québécoise sur la santé de la population 2014-15, les femmes en proportion plus importante que les hommes (31 % c. 20 % respectivement). Environ 11 % des personnes en emploi se sont absentées du travail en raison de troubles musculosquelettiques d’origine non traumatique liés au travail au cours des 12 mois précédant l’enquête (femmes : 12 % c. hommes : 10 %) : 5 % des travailleurs absents ont eu une absence du travail de plus de 90 jours civils (femmes : 6 % c. hommes : 4 %). Le nombre total de jours d’absence du travail chez l’ensemble des travailleurs et travailleuses québécois en raison de ces troubles musculosquelettiques, au cours des 12 mois précédant l’enquête, s’élève à plus de 5 millions de jours. Le risque de s’absenter du travail en raison de troubles musculosquelettiques d’origine non traumatique liés au travail est plus élevé chez les plus pauvres et les immigrants, chez les hommes moins scolarisés, chez les hommes exerçant une profession manuelle ou mixte, chez les hommes exerçant une profession élémentaire, intermédiaire ou technique. Ces inégalités de santé observées entre groupes socio-économiques ou entre immigrants et personnes nées au Canada pourraient être expliquées, en partie, par l’exposition plus importante de ces groupes à des contraintes du travail. Des politiques publiques visant à améliorer les conditions de travail pourraient contribuer à diminuer l’ampleur du fardeau des troubles musculosquelettiques et de l’absence du travail pour ces lésions. Les interventions préventives associées à ces politiques publiques devraient tenir compte de la réalité des travailleurs vulnérables.