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Obstacles et facilitateurs du retour et du maintien durable en emploi après une arthroplastie totale du genou.
Etude et rapport | R-1064
Edition : Québec (Canada), Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), octobre 2019, 87 p., ill., bibliogr.
L’objectif général de ce projet était de mieux comprendre ce qui permet de reprendre ou non une vie saine et active au travail à la suite d’une arthroplastie totale du genou. Pour ce faire, quatre objectifs spécifiques ont été poursuivis : décrire les représentations que se font les travailleurs ayant eu une arthroplastie totale du genou de leur état de santé, de leur difficulté à reprendre leurs activités professionnelles ou à se maintenir au travail ainsi que de l’efficacité des traitements qui leur sont offerts pour favoriser leur retour au travail (RT) ; décrire les pratiques actuelles en réadaptation au travail de la population à l’étude ; décrire les facteurs liés à l’environnement de travail ; dégager les facteurs qui font obstacle et ceux qui facilitent le RT et le maintien durable en emploi de cette population. Pour répondre à ces objectifs, une étude de cas multiples contrastée sur le niveau de difficulté à retourner au travail a été retenue. Le cas se définit comme la trajectoire de réadaptation d’un travailleur ayant eu une arthroplastie totale du genou et qui vise un RT. 17 cas ont été étudiés. L’analyse comparative des trois regroupements de cas en fonction des niveaux de difficulté à retourner au travail a permis de faire ressortir des cas types en fonction de certaines représentations de la condition de santé, de la perception des soins, mais surtout en fonction des facteurs liés à l’environnement de travail. Ceux-ci portaient sur les exigences physiques du travail, les moyens offerts par l’employeur, les stratégies développées par le travailleur, ainsi que ses capacités physiques. Pour les cas de RT sans difficulté, les exigences physiques étaient plus faibles comparativement à celles observées au sein des cas ayant éprouvé des difficultés à retourner au travail ou de ceux qui n’étaient pas de RT à cause de trop grandes difficultés. Pour ceux n’ayant pas éprouvé de difficulté, les représentations et les stratégies d’adaptation étaient aussi perçues comme étant efficaces et permettant d’atteindre les buts fixés. A l’inverse, les moyens offerts par l’employeur et les stratégies développées par le travailleur diminuaient selon la difficulté perçue, passant d’un niveau élevé pour le regroupement de cas ayant réalisé un retour sans difficulté à un niveau faible pour ceux qui ne sont pas de RT en raison de trop grandes difficultés. Plus les capacités physiques diminuaient, plus les travailleurs rapportaient avoir des difficultés à effectuer leur travail. Les représentations et les stratégies d’adaptation associées étaient perçues comme étant moins efficaces selon les travailleurs pour favoriser le RT ou le maintien durable en emploi. Les résultats de cette étude soulignent l’importance de tenir compte à la fois des représentations des travailleurs, mais également des facteurs pouvant limiter leur marge de manoeuvre dans leur environnement de travail. Les diverses sources d’information (travailleur, intervenant en réadaptation, direction des ressources humaines, supérieurs immédiats, représentant syndical) et l’observation de l’environnement de travail ont permis de faire ressortir le besoin d’agir à différents niveaux, afin de mieux soutenir les travailleurs ayant un travail physique lors du RT. Les résultats de cette étude font aussi ressortir l’importance de sensibiliser les orthopédistes à l’évaluation des exigences requises par l’emploi du travailleur, afin que celui-ci ait des attentes réalistes à l’égard du RT à la suite de la chirurgie. L’intégration de la prise en compte des caractéristiques du milieu de travail lors de la prise en charge en réadaptation permettrait de cibler les cas qui pourraient bénéficier d’une intervention en cette matière.
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