Réduire l’exposition des travailleurs aux gaz, odeurs, poussières et agents pathogènes humains présents dans les bâtiments porcins.


Etude et rapport | R-1074

GIRARD M. | DUCHAINE C. | GODBOUT S. | LEVESQUE A. | ET COLL.

Edition : Québec (Canada), Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), 2019, 72 p., ill., bibliogr.


L’objectif général de la présente recherche consistait à proposer à l’industrie porcine du Québec une solution efficace et économiquement viable de réduction des contaminants de l’air, afin de protéger la santé de ses travailleurs. Les résultats de ce projet ont permis de démontrer la présence de plusieurs pathogènes humains et de gènes de résistance à la fois dans les bâtiments d’élevages porcins et dans la flore nasopharyngée des travailleurs. L’air des dix élevages de porcs du Québec à l’étude comportait d’importantes concentrations en poussières totales, en endotoxines et en bactéries cultivables et totales. La présence d’agents pathogènes humains et de gènes de résistance au zinc et aux antibiotiques a été évaluée par PCR dans la flore nasopharyngée de producteurs de porcs et de sujets non exposés. L’analyse des résultats a révélé une prévalence plus élevée des différents agents biologiques chez les éleveurs. De plus, il a été possible d’établir une corrélation entre la diversité bactérienne de la flore nasopharyngée des travailleurs de porcheries et celle des bioaérosols trouvés dans les bâtiments d’élevages porcins. Ces résultats sont parmi les premiers à corréler la composition microbienne de la flore nasopharyngée de personnes exposées avec celle de la source d’exposition. Trois stratégies ont été testées seules et en combinaison pour réduire les gaz, les odeurs, les poussières et les bioaérosols : la séparation à la source des phases liquide et solide des déjections, l’aspersion d’huile et la filtration de l’air sortant du bâtiment d’élevage. Les essais à l’échelle du laboratoire ont permis de démontrer que la séparation du lisier peut réduire la concentration d’ammoniac dans les bâtiments et que l’unité de traitement de l’air permet de diminuer davantage les émissions à la sortie du bâtiment. Pour les poussières et les bioaérosols, l’aspersion d’huile et la filtration de l’air ont présenté de très bonnes performances, mais leur combinaison n’a pas permis une réduction supplémentaire. Pour les odeurs, l’aspersion d’huile et la séparation du lisier ont permis une certaine réduction, mais c’est le système de traitement de l’air qui a été le plus efficace. A la suite de l’analyse des résultats, un comité d’experts a conclu que, pour protéger à la fois la santé des travailleurs à l’intérieur des bâtiments et celle des résidents ruraux, les trois stratégies devraient être utilisées simultanément.

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