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Les examens médicaux systématiques en rapport avec le travail : servent-ils vraiment à la prévention ?
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Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 7-8, décembre 2003, pp. 502-509, ill., bibliogr.
Les salariés sont souvent soumis à des examens médicaux à l'embauche et périodiquement par la suite. Le but de cet article était de préciser les paramètres qui devraient guider l'étude de la pertinence et de la valeur de ces pratiques. Il commence par un rappel des principes qui encadrent, au Québec, l'utilisation d'examens médicaux hors de la démarche diagnostique, que ce soit pour déterminer l'aptitude ou pour la surveillance, et des moyens permettant d'apprécier la performance des tests utilisés dans ce contexte. La pertinence et la validité de quelques examens sont ensuite analysées. D'excellents tests, indispensables pour aider à poser un diagnostic chez des malades, peuvent souffrir de sérieux problèmes de validité lorsqu'on les utilise chez des sujets en bonne santé. Non seulement les médecins doivent-ils participer aux discussions sur la pertinence sociale du jugement d'aptitude relancées par le développement des tests génétiques et par les débats entourant l'attestation de l'aptitude de salariés à être exposés à des substances cancérogènes, mais ils doivent aussi préciser les objectifs poursuivis lors de l'utilisation de ces tests et s'assurer de leur validité. Les objectifs précis motivant l'utilisation systématique d'examens médicaux, en santé au travail notamment, ne sont à peu près jamais clairement énoncés. L'utilité et la capacité réelle de ces examens pour attester correctement de l'aptitude ou pour surveiller efficacement des populations de salariés méritent d'être démontrées ; un premier examen souligne quelques sérieuses lacunes.