Description des urgences en milieu de travail urbain justifiant le recours au SAMU/Centre 15.


Article

DESCATHA A. | TEMPLIER F. | CONINX P. | DOLVECK F. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 7-8, décembre 2003, pp. 478-485, ill., bibliogr.

En France, les médecins et infirmiers du travail gèrent les urgences survenant en milieu professionnel. Quand ils ne sont pas présents, ils sont suppléés parfois par des sauveteurs secouristes du travail. Dans tous les cas, ces intervenants peuvent faire appel aux services médicaux d'urgence comme les SAMU/Centres 15. Une étude rétrospective descriptive a été menée sur les urgences survenant en milieu de travail urbain pour décrire le type d'appelant et les raisons d'appel. La base de données du SAMU 92 a été utilisée en 2001 et décrit précisément, grâce aux dossiers médicaux, les appels à partir de lieux de travail ayant donné lieu à l'envoi d'équipes médicalisées sur le secteur du SMUR de Garches. En 2001, sur les 1 301 appels au SAMU/Centre 15 provenant d'un lieu de travail, les motifs de recours les plus fréquents ont été les malaises (21,3 %, n = 269), les douleurs thoraciques (11,6 %, n = 146), les douleurs abdominales (8,7 %, n = 109) et les traumatismes mineurs (7,5 %, n = 95). Les sujets ou les tiers non-médecins ont été les principaux appelants avec 69 % des demandes (n = 897) contre 20 % (n = 264) pour les médecins et infirmiers du travail. En 2001, 160 appels ont donné lieu à l'envoi d'une équipe médicalisée du SMUR de Garches vers un lieu de travail. Trente-quatre pour cent des appels (n = 55) provenaient de médecins et d'infirmiers du travail. Les accidents du travail sont rares (22 %, n = 35). Les principaux motifs de départs ont été les douleurs thoraciques (38,1 %, n = 61), les polytraumatismes (9,4 %, n = 15), les troubles du rythme (6,3 %, n = 10), les détresses respiratoires (5 %, n = 8), et les malaises et pertes de connaissance (5 %, n = 8). Les principaux diagnostics retenus ont été les douleurs thoraciques, coronariennes (15,1 %, n = 24) ou indéterminées (11,3 %, n = 18), les pathologies traumatiques (14,4 %, n = 23), les attaques de panique (9,4 %, n = 15) et les troubles du rythme cardiaque (6,9 %, n = 11). Les pathologies médicales comme les pathologies cardiorespiratoires sont plus souvent gérées initialement par les médecins et infirmiers du travail, alors que les traumatismes le sont par les sujets et les tiers. Les principales pathologies répertoriées dans cette zone urbaine correspondent à des pathologies non professionnelles, notamment les douleurs thoraciques. Les urgences nécessitant le recours à une équipe médicalisée font intervenir dans plus d'un tiers des cas le médecin ou l'infirmier du travail. Le développement d'un réseau de soins d'urgence géré par le médecin du travail en coopération avec les SAMU/Centres 15 devrait permettre d'optimiser la prise en charge des urgences en milieu de travail.

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