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Etude des causes de non-déclaration des accidents d'exposition au sang au CHU de Limoges.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles, vol. 64, n° 7-8, décembre 2003, pp. 453-459, ill., bibliogr.
Depuis le développement de l'épidémie du SIDA, l'identification des accidents d'exposition au sang (AES) dans les établissements sanitaires comme un risque professionnel a conduit à la mise en place de procédures de déclaration de ces accidents. Le but de cette étude était d'évaluer l'existence et l'importance des causes de non-déclaration des AES dans la population du personnel soignant du CHU de Limoges. Durant le 1er semestre 2003, une enquête transversale a été réalisée par l'intermédiaire d'un questionnaire proposé aux personnels paramédicaux et médicaux. Les données recueillies concernaient l'existence, le statut déclaratif, les raisons, les moyens de protection et les conséquences de ces AES. Au total, 419 personnels ont répondu. 146 personnes déclaraient avoir été victimes d'AES et 39 ne déclaraient jamais ces accidents. Cette sous-déclaration était plus fréquente chez les médecins. Les raisons de non-déclaration étaient le manque de temps, des procédures trop compliquées et des accidents trop fréquents. Les AES étaient vécus en majorité comme une fatalité et un risque du métier. Si la désinfection de la zone contaminante était systématique, la vérification du statut sérologique du patient source n'était réalisée que par la moitié du personnel paramédical. Cette étude a permis de mettre en évidence qu'un certain nombre d'AES n'était pas déclaré au Département de santé au travail du CHU de Limoges malgré l'implication des médecins du travail, la législation en cours et les conséquences pour les individus blessés. Une amélioration continue de l'information sur les mesures de prévention des AES et de la gestion des déclarations doit être poursuivie au CHU de Limoges.