Les violences subies par les personnels de santé à Yaoundé : étude bicentrique.


Article

OWONA MANGA L.J. | BITA FOUDA A.A. | KAMGNO J. | DISSONGO J.I.I. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 79, n° 5, novembre 2018, pp. 653-661, ill., bibliogr.

La violence en milieu hospitalier est un problème important de santé et sécurité au travail dont les répercussions peuvent affecter le travailleur, les usagers et le milieu professionnel. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques de la violence en milieu hospitalier à Yaoundé, au Cameroun. L’étude transversale descriptive s’est déroulée entre le 1er février et le 30 avril 2015, dans deux hôpitaux de référence de la ville de Yaoundé. La participation était volontaire et les personnels de santé impliqués dans les prestations de services de santé et présents au moment de l’étude ont été inclus dans l’échantillon. Les variables étudiées étaient socioprofessionnelles ou liées aux actes de violence. Les résultats ont été présentés sous forme descriptive et analytique selon les objectifs de l’étude. L’échantillon comportait 235 personnels de santé, majoritairement des femmes (63,82 %), et des infirmiers (59,6 %) avec une ancienneté professionnelle moyenne égale à 10,37 plus ou moins 8,48 ans. La prévalence des violences est égale à 77,87 %. Il s’agit essentiellement de violences non physiques (88,5 %) à type de violence sur les personnes (66,1 %), de niveau 1, perpétrées par les accompagnants et les malades. Les services à risque sont les urgences (51,60 %), les services de médecine (23,30 %) et de gynéco-obstétrique (20,80 %). Les actes de violence surviennent pendant les soins (35,8 %) ou lors des consultations (13,8 %). Les principales victimes sont les infirmiers (76,50 %), majoritairement des femmes (62,30 %). En conclusion, les infirmières sont les principales victimes des actes de violence en milieu hospitalier. La formation des personnels, l’amélioration des conditions de travail et la mise en place de cellules d’écoute pourraient améliorer la lutte contre ces risques psychosociaux.

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