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Les violences subies par les agents de sécurité à Douala, Cameroun.
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Est Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol.81 n°2, avril 2020, pp.131-139, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d’examiner et de caractériser les violences subies par les agents de sécurité d’une société de gardiennage à Douala, au Cameroun. Une étude transversale descriptive a été menée en 2017 au sein du service médical autonome de l’entreprise G4S dans la ville de Douala. Tous les agents de sécurité volontaires, sans restriction de genre, d’âge, de catégorie, et exerçant depuis au moins 12 mois, ont été inclus dans l’étude. Les agents de sécurité administratifs n’ont pas été inclus. L’échantillonnage est aléatoire simple. Les données ont été collectées au cours de séances d’entretiens individuels ou collectifs et les variables étudiées sont sociodémographiques, professionnelles, liées aux actes de violences et aux suites médicolégales. Les résultats ont été présentés sous forme descriptive. Les hommes prédominent (87,68 %) dans l’échantillon. Les « premium officers » y sont surreprésentés (92,71 %). Les principaux postes de travail des agents de sécurité sont les commerces (33,67 %) et les résidences (32,16 %). Les résultats de l’étude montrent que le taux de prévalence des violences est égal 68,84 %, et que les violences sont principalement verbales, à type d’incivilités, d’agressions verbales et d’éclats de voix. Elles sont causées par les visiteurs et les clients, et favorisées par les longues attentes de la clientèle et les retards au poste de travail. A la suite de ces violences, la quasi-totalité des agents de sécurité a présenté une détresse psychologique de faible intensité et bénéficié d’une assistance psychologique et médicale. En conclusion, la prévalence élevée des violences chez les agents de sécurité confirme le risque pour cette profession. Le renforcement de la formation et la création de cellules de gestion spécifiques à ce risque pourraient contribuer à anticiper leurs conséquences.
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