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Exposition aux risques professionnels pendant la grossesse : retour de services médicaux interentreprises.
Article
Publié dans : Gynécologie obstétrique fertilité et sénologie, vol. 46, n° 1, janvier 2018, pp. 20-27, ill., bibliogr.
L’objectif de cette étude est de décrire le suivi des grossesses au travail et les expositions professionnelles potentiellement dangereuses pour l’issue d’une grossesse. Une étude descriptive transversale a été réalisée entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2014 auprès de services de santé au travail de la région Languedoc-Roussillon. Les salariées étaient interrogées par les médecins du travail (MT) lors de la visite de reprise après accouchement (expositions professionnelles, anticipation et prévention des risques, communication entre préventeurs et cliniciens, arrêts de travail). Le codage des emplois était réalisé en utilisant la nomenclature des catégories socioprofessionnelles de l’Insee (2003). La précarité socioéconomique était mesurée à partir de l’échelle d’Evaluation de la précarité et des inégalités de santé dans les centres d’examens de santé (Epices). 1 347 salariées ont été recrutées. La moyenne d’âge était de 30,7 ans. L’effectif comprenait 54,2 % d’employées, 30,7 % de professions intermédiaires, 10,4 % de cadres et 4,7 % d’ouvrières. Vingt-deux pour cent des salariées présentaient une situation de précarité socioéconomique. Quarante-trois pour cent de l’effectif était exposé à au moins trois risques potentiels pour une grossesse. Seulement 17,7 % des salariées avaient rencontré un MT et 14,7 % avaient bénéficié d’un aménagement de poste. Un niveau élevé (74,2 %) d’arrêt de travail a été rapporté. Ces résultats descriptifs attirent l’attention sur la nécessité de surveiller les femmes enceintes au travail. Toutefois, le faible niveau d’actes de prévention et le fort niveau d’arrêt de travail interrogent la façon de prendre en compte le travail dans le suivi des grossesses au travail.