0 avis
Risques professionnels et grossesse dans les métiers de la coiffure et de l’esthétique : enquête auprès des médecins du travail sur leur pratique.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 78, n° 6, décembre 2017, pp. 485-497, ill., bibliogr.
Le secteur de la cosmétique, employant très majoritairement des femmes, expose à de nombreux risques professionnels. La prévention des risques potentiels pour la reproduction est donc un enjeu important. Une enquête a été menée auprès des médecins du travail en charge de salons de coiffure ou d’esthétique, afin de mieux connaître leurs pratiques, leurs ressources et leurs difficultés dans la démarche de prévention vis-à-vis des femmes en âge de procréer ou enceintes. Un questionnaire spécifique a été construit et les médecins du travail de la région PACA ont été invités à y répondre en ligne, via la liste de diffusion de la société régionale de médecine et santé au travail comptant 257 médecins. Parmi les 92 médecins ayant répondu, 46 ont déclaré être en charge du suivi de coiffeuses, esthéticiennes et/ou prothésistes ongulaires. Parmi ceux-ci, huit seulement ont déclaré avoir été confrontés à des questions en rapport avec la grossesse chez les salariées de ce secteur. Cependant, l’ensemble des médecins ont mis en avant les difficultés rencontrées dans l’identification des composants des produits cosmétiques et l’évaluation du risque reprotoxique. Ils ont également identifié les contraintes posturales comme risque professionnel majeur chez ces salariées. En conclusion, il apparaît que la prévention des risques professionnels (information, formation, équipements de protection, etc.), notamment en lien avec la grossesse, pourrait être améliorée. Les dispositions relatives à la protection des femmes enceintes au travail (aménagement de poste, changement temporaire d’affectation, suspension du contrat de travail avec garantie de rémunération, etc.) semblent ne pas être fréquemment mises en oeuvre dans le secteur de la cosmétique. Par ailleurs, les connaissances sur les risques des expositions professionnelles pour la reproduction dans ces métiers sont encore insuffisantes. De nouvelles études semblent donc nécessaires afin de compléter les données actuelles.