Etude descriptive sur les troubles musculosquelettiques dans le secteur du commerce alimentaire de détail en France.


Article

QUIGNETTE A. | GILLET P. | DESPREAUX T. | DESCATHA A.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 78, n° 4, septembre 2017, pp. 324-336, ill., bibliogr.

Dans le cadre d’un plan de prévention national des troubles musculosquelettiques (TMS) dans le secteur du commerce alimentaire de détail, une étude a été réalisée en partenariat avec différents organismes impliqués dans la prévention des risques professionnels. Le but était de décrire les TMS, les facteurs d’expositions et de contraintes en fonction des types de commerces étudiés, afin de proposer des actions de prévention ciblées. Une enquête téléphonique a été réalisée en 2014 en France dans une population de salariés du secteur du commerce alimentaire de détail constitué à partir d’un fichier d’adhérents fourni par la complémentaire santé de la branche. Les TMS ont été recueillis selon un questionnaire « de type nordique », comme les variables sociodémographiques, les types d’activités et d’expositions. Des analyses descriptives portant sur les TMS, les facteurs d’expositions en fonction des types de commerces ont été réalisées. L’échantillon de 8 729 salariés était plutôt féminin (n = 60,8 %, n = 5 304), d’âge moyen à 42,5 ans (16–82 ans). Les activités représentées sont les épiceries (52,9 %, n = 4 620), les primeurs (20,8 %, n = 1 817), les magasins bio (8,0 %, n = 701), les cavistes (4,7 %, n = 412), les autres types de commerce (11,8 %, n = 1 027) et les données manquantes (1,7 %, n = 152). Les TMS proximaux (cou/épaule) intenses ou invalidants affectaient 28,1 % des salariés (n = 2 456), les TMS distaux (coude/main) intenses ou invalidants des salariés 11,6 % (n = 974) et les lombalgies 29,9 % (n = 2607). Les principaux facteurs de risque de TMS intenses ou invalidants étaient la répétitivité des gestes, les postures inconfortables (poignet, tronc) et port de charge de 10 kg ou plus, en plus de l’âge et des antécédents de TMS, contrairement à l’alternance de tâches qui se révèle protecteur (p < 0,05). Les cavistes étaient plus exposés au port de charge et à la faible alternance de tâches, contrairement aux épiciers et vendeurs en magasins bio qui étaient plus exposés à la répétitivité et aux postures inconfortables (p < 0,05). En conclusion, dans une large étude descriptive du secteur du commerce alimentaire de détail, les TMS touchent une grande proportion des salariés (plus d’un quart), mais des actions de préventions ciblées en fonction du type de commerce sont possibles.

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