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Troubles musculosquelettiques et travail en détention : étude comparative de deux ateliers de confection.
Article
Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 78, n° 4, septembre 2017, pp. 317-323, ill., bibliogr.
Le but de cette étude était d’évaluer la prévalence des troubles musculosquelettiques du membre supérieur (TMS-MS) au sein d’un atelier de confection carcéral, comparativement à un atelier de confection civil. Un questionnaire concernant les éventuelles douleurs ressenties et les caractéristiques du poste de travail occupé a été administré, puis un examen clinique standardisé à la recherche de TMS-MS a été réalisé. Les résultats ont montré une plus grande prévalence de certains TMS-MS (ténosynovite de de Quervain, tendinite des extenseurs de la main et des doigts) et de certains facteurs de risque organisationnels, biomécaniques et psychosociaux liés au travail au sein de l’atelier carcéral. Le travail permet aux détenus de subvenir à leurs besoins et est un facteur contributif à leur réinsertion. Ils ne sont cependant pas soumis au droit du travail et ne bénéficient donc pas de médecine de prévention en santé au travail. Un échange avec les responsables des ateliers carcéraux est souhaitable afin de les sensibiliser aux facteurs de risque liés au travail, de même qu’un recensement rigoureux et exhaustif des troubles musculosquelettiques au sein des prisons françaises pourrait donner un aperçu de la santé au travail des détenus. La coopération entre professionnels de santé intervenant en détention paraît indispensable afin de permettre un retour au travail dans des conditions optimales en cas d’arrêt. Enfin, une étude des postes par atelier apparaît nécessaire ; elle permettrait de s’inscrire dans une démarche de prévention et à terme de diminuer la prévalence des TMS-MS.