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Urine cytology screening of French workers exposed to occupational urinary tract carcinogens : a prospective cohort study over a 20-year period.
(Dépistage cytologique urinaire chez des salariés français exposés professionnellement à des cancérogènes des voies urinaires : étude de cohorte prospective sur une période de 20 ans).
Article
Publié dans : BMJ Open, Royaume-Uni, vol. 7, n° 9, septembre 2017, 10 p., ill., bibliogr. (En anglais)
Le but de cette étude était de démontrer que le cytodiagnostic urinaire peut fournir des données épidémiologiques importantes pour un dépistage précoce des tumeurs urothéliales dues à une exposition professionnelle. Il s’agissait d’une étude de cohorte menée dans les industries utilisant des produits cancérogènes pour les voies urinaires en France. Des échantillons d’urines ont été recueillis sur site, après une semaine de travail et ont été analysés à l’hôpital universitaire de Clermont-Ferrand. Les participants étaient des salariés exposés à des cancérogènes urothéliaux. L’étude a exclu les femmes et les fumeurs actifs. Les atypies des cellules urinaires ont été classées en trois groupes : négatif/normal, atypique/douteux/dysplasie ou positif/malin. 2 020 salariés ont participé pendant une période de 20 ans, de 1993 à 2013 : 606 travaillaient dans la fabrication de caoutchouc, 692 dans le traitement des métaux, 245 dans l’industrie chimique et 477 dans les travaux routiers et le bâtiment. Les salariés avaient été exposés en moyenne pendant 15,2 ans (plus ou moins 10,4) avant leur première cytologie urinaire de dépistage. 6 478 cytologies étaient normales, 462 douteuses et 13 malignes. Les résultats ont montré que le cytodiagnostic urinaire pouvait apporter des données épidémiologiques utiles pour dépister précocement les cancers urothéliaux dus à l’exposition professionnelle à des cancérogènes des voies urinaires. Les secteurs dans lesquels on observe un risque élevé de ces cancers sont la fabrication du caoutchouc, les travaux routiers et le bâtiment. Le risque relatif de résultats douteux ou malins augmentait avec la durée de l’exposition, en accord avec les recommandations de surveiller les salariés exposés 20 ans après le début de leur exposition professionnelle. Cependant, les résultats montrent une relation dose-réponse linéaire entre la durée de l’exposition et l’apparition d’un résultat cytologique douteux ou malin. Etant donné que dépister précocement améliore le pronostic et permet des améliorations en termes d’hygiène du travail, les auteurs soulignent l’importance de nouvelles directives pour un dépistage précoce des cancers des voies urinaires par cytodiagnostic, commençant avec l’exposition initiale, répété tout au long de la vie professionnelle et prolongé après le départ à la retraite (surveillance post-professionnelle).