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Macro ou micro ? Quelle focale prendre pour agir sur les risques dits « psychosociaux » ?
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Publié dans : Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. 22, supplément au n° 54, hiver 2016, pp. 173-187, ill., bibliogr.
Les données épidémiologiques concordent dans la mise en évidence d’une augmentation des problèmes de santé psychique en lien avec l’activité professionnelle. L’auteur s’interroge sur les avancées actuelles dans la compréhension de cette problématique et sur les pistes d’action, en se situant à deux niveaux : macro et micro. Au niveau macro, il aborde les apports de l’épidémiologie permettant d’orienter les politiques publiques. Ce niveau d’action vise à proposer de nouveaux textes réglementaires (sur le droit à la déconnexion, par exemple). Or, ces nouvelles prescriptions relatives à la thématique de la santé au travail doivent être mises en perspective avec les autres dont certaines sont contradictoires, présentant ainsi le problème de leur respect à l’échelle d’une entreprise. Si le renforcement de la thématique santé au travail sur le plan législatif a pour but d’améliorer les conditions de travail des salariés, une approche non systémique de la problématique aboutit à ajouter de la prescription à celle qui existe déjà au lieu d’ouvrir les espaces de débats nécessaires concernant la prise en charge de la santé mentale au travail. Au niveau micro, l’auteur propose des exemples d’actions possibles au niveau des services de santé au travail (SST) : une mise en perspective du travail et de la santé, avec l’étayage théorique offert par la clinique de l’activité, en questionnant la place du travail dans l’abord des conflits interpersonnels ; une externalisation hors de l’entreprise des problèmes de santé portés par les salariés ; des propositions de transformations du travail, d’aménagements de poste ; une aide dans les procédures de reconnaissance au titre de l’accident du travail ou de la maladie professionnelle. Finalement, les deux niveaux d’analyse ont fait émerger deux objets d’étude différents, à savoir l’emploi à l’échelle macro et le travail à l’échelle micro. L’auteur défend l’idée selon laquelle l’emploi et le travail apportent un étayage différent, mais pas parfaitement complémentaire, contribuant à appréhender la question des risques psychosociaux en entreprise.