Evaluation de l’état de santé, des risques professionnels toxiques et de l’exposition aux métaux d’une population de prothésistes dentaires.


Article

MOINS L. | PERSOONS R. | BARBEAU D. | BALDUCCI F. | ET COLL.

Publié dans : Archives des maladies professionnelles et de l'environnement, vol. 77, n° 6, décembre 2016, pp. 961-972, ill., bibliogr.

Le but de cette étude était de décrire l’état de santé, en particulier respiratoire, d’une population de prothésistes dentaires et d’étudier les corrélations avec les expositions professionnelles. La population cible était constituée de prothésistes dentaires affiliés au RSI (Régime social des indépendants) d’Isère et départements limitrophes, et des salariés de leurs laboratoires. Les prothésistes volontaires ont répondu à un auto-questionnaire détaillé sur leurs expositions professionnelles et sur la nature des protections collectives et individuelles réellement utilisées. Un indicateur quantifiant le nombre cumulé de prothèses réalisées a été calculé. Des indicateurs biologiques d’exposition (IBE : chrome, cobalt, nickel, cadmium et béryllium urinaires) ont été mesurés en début et fin de semaine de travail. Les artisans ont bénéficié d’une consultation médicale incluant EFR (exploration fonctionnelle respiratoire) et radiographie pulmonaire. Trente et un prothésistes dentaires gérants ont été reçus en consultation. Quarante-deux prothésistes ont bénéficié du suivi biologique. Une exposition ancienne à l’amiante de niveau suffisant pour conseiller une surveillance post-exposition a été mise en évidence chez 16 artisans et 1 salarié. Des alliages contenant du béryllium seraient encore utilisés par un quart des prothésistes. Le DEM (débit expiratoire maximal) et le rapport de Tiffeneau sont liés négativement au nombre de prothèses-années après prise en compte de l’âge et du statut tabagique. Si les concentrations des IBE ne diffèrent pas des moyennes attendues en population générale, et bien que les niveaux ne diffèrent pas significativement entre début et fin de semaine, le nombre total de prothèses réalisées pendant la semaine influence significativement les concentrations urinaires de fin de semaine. Ce travail a permis de décrire les conditions de travail et l’état de santé d’une population de prothésistes. Des mesures atmosphériques de silice cristalline sur chaque lieu de travail permettraient de compléter l’évaluation du risque de pneumoconiose.

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